Les passagers présents, jeudi dernier, à la gare de Chlef n'en croyaient pas leurs yeux lorsque le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a débarqué du train rapide Alger-Oran pour une visite d'inspection et de travail dans la wilaya. Il a été accueilli par les autorités locales avant de s'entretenir avec des voyageurs sur les conditions d'accueil et de déplacement par train. « J'éprouve un grand plaisir à voyager par train et je suis très satisfait de la ligne Alger-Oran que dessert un train rapide et qui est l'exemple d'une réhabilitation réussie d'une ligne de chemin de fer. C'est ce que nous voulons pour l'ensemble du réseau à l'avenir », avait-il déclaré, avant de s'étaler sur les objectifs fixés dans ce cadre au titre du plan quinquennal (2005-2009). Celui-ci comprend, d'après lui, une série de grandes opérations visant, entre autres, la réhabilitation des lignes de chemin de fer qui figure parmi les priorités du ministère des Transports, a indiqué M. Maghlaoui, citant comme exemple celles reliant Relizane à Tiaret et Tissemssilt ou celles reliant Boumedfaa (Aïn Defla) à Djelfa et celles de Skikda à Touggourt et Hassi Messaoud. Ces lignes, qui seront réhabilitées dans le cadre du même programme, ouvriront, a-t-il constaté, de nouveaux horizons de développement pour les régions concernées. Il a annoncé, à ce propos, qu'une enveloppe de 500 milliards de dinars a été dégagée pour la modernisation du secteur des chemins de fer, la réhabilitation des anciennes lignes et la réalisation de nouvelles voies ferroviaires dans le pays. M. Maghlaoui, qui s'exprimait lors d'un point de presse tenu à l'issue d'une visite de travail dans la wilaya de Chlef, a, néanmoins, précisé que la priorité est accordée aux voies de transport urbain telles que le métro d'Alger et le tramway d'Oran. L'ensemble du programme de développement du chemin de fer sera mené à terme à l'horizon 2009, a ajouté le ministre, en relevant l'impact de ce programme sur le développement socioéconomique du pays. A cet effet, le ministre des Transports a écouté les explications d'experts sur le projet de dédoublement avec rectification de la ligne allant de Oued Sly, à l'ouest de Chlef, à Yellel, vers Mohammedia, sur une longueur de 95 km. Pour ce faire, le bureau d'études a proposé trois variantes. C'est le nouveau tracé passant au nord de l'ancienne ligne qui a été, finalement, retenu par les autorités centrales et locales, comme l'a souligné le wali de Chlef, lors du point de presse tenu à l'issue de la visite ministérielle. L'option choisie a été privilégiée pour une question de coût et de temps, a-t-il déclaré. Ce tronçon constitue le prolongement de la ligne Yellel-Mohammedia, dont le dédoublement sur 31 km est en cours et devrait prendre fin en mai 2007, selon les délais contractuels. Toujours au chapitre du chemin de fer, les autorités de la wilaya ont sollicité le représentant du gouvernement pour la réalisation d'une nouvelle ligne entre Chlef et la ville côtière de Ténès, sur 50 km. Celle-ci avait cessé en 1940, selon le directeur des transports, et garde une partie de son ancien tracé qui nécessite, toutefois, de grands réaménagements et la construction de cinq gares et onze ouvrages d'art. Dans leur exposé des motifs, les responsables locaux ont notamment cité la relance des activités touristiques, la réalisation de deux nouveaux ports de pêche, la présence d'un port commercial à Ténès et la création d'un nouveau pôle universitaire à Ouled Farès. Tout en affichant sa disponibilité à prendre en charge l'opération, M. Maghlaoui a recommandé aux services concernés l'envoi d'un avant-projet détaillé pour approbation. Au port de Ténès, il a demandé le lancement d'une étude technique pour faire de cette infrastructure un prolongement du port d'Alger, d'autant, a-t-il dit, que celui-ci est saturé et ne peut faire l'objet d'extension. « Faites quelque chose monsieur le Ministre » A l'aéroport de Chlef, inauguré le 8 juin dernier, le ministre des Transports a été interpellé par des passagers sur la saturation du seul vol international hebdomadaire assuré par Air Algérie entre Chlef et Marseille. « Nos enfants risquent de rater la nouvelle rentrée scolaire en France du fait de l'indisponibilité de places sur le Boeing de 140 places. Faites quelque chose monsieur le ministre pour que la compagnie nationale mette en place des vols supplémentaires sur cette ligne qui enregistre une forte demande », lui ont indiqué des voyageurs figurant sur la liste d'attente. Ceux-ci étaient au nombre de 70 et n'ont reçu aucune explication sur ce que compte faire le ministère concerné pour amener Air Algérie à se pencher sur leur cas. D'après le premier responsable du secteur, la compagnie nationale n'a que 30 avions et ne peut, de ce fait, satisfaire toute la demande générée par le retour massif de nos émigrés. Il a, par ailleurs, demandé à ce que les possibilités d'extension de cette infrastructure soient exploitées à bon escient, notamment au niveau des zones d'embarquement et d'arrivée, surtout à l'approche de la campagne de pèlerinage qui doit toucher près de 5000 pèlerins de la région. De son côté, le wali de Chlef a exigé des autorités aéroportuaires le renforcement de leurs effectifs respectifs pour réduire la durée des formalités d'usage.