Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a apporté sa solidarité à l'Iran en jugeant "inadmissible" que soit contrarié le droit "légitime et conventionnel" des pays membres du traité de non-prolifération des armes nucléaires, d'acquérir les technologies nucléaires à "des fins strictement pacifiques et de développement". "La crise suscitée par le programme nucléaire (de l'Iran) devrait trouver un règlement satisfaisant en se fondant sur les ressources de la diplomatie internationale et en tenant compte des droits qui (lui) sont garantis par le traité", a dit le chef de l'Etat, lors d'un déjeuner qu'il a offert à son homologue iranien, M. Mahmoud Ahmadinejad, et à la délégation qui l'accompagne. Le président Bouteflika a estimé que "la gestion des crises et des tensions doit se faire sur la base du respect de la légalité internationale et des principes de justice et d'équité, du recours au règlement pacifique des différends, de la coexistence pacifique entre les nations et du dialogue des cultures et des civilisations". Le chef de l'Etat a souligné que "ces principes (...) nous portent à revendiquer un désarmement généralisé en matière d'armes de destruction massive, l'interdiction totale des essais nucléaires et la non-prolifération des armes nucléaires, ce qui devrait permettre l'instauration au Moyen-Orient d'une zone exempte d'armes nucléaires, à l'instar de l'Afrique et de l'Amérique latine". Abordant la coopération entre l'Algérie et l'Iran, il a invité les hommes d'affaires des deux pays à saisir les opportunités offertes par l'économie algérienne qui, a-t-il, souligné, "leur permettront de s'engager dans des opérations de partenariat durable et dans les échanges commerciaux qui ne manqueront pas de se développer" entre les deux pays. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad a, de son côté, déclaré, hier au deuxième jour de sa visite en Algérie, dans d'une conférence de presse, que son pays ne discuterait pas avec les pays qui lui dénieraient le droit au nucléaire à des fins pacifiques. "L'Iran ne peut discuter avec les pays qui ne lui reconnaissent pas le droit à la production de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques", a déclaré M. Ahmadinejad, lors d'une conférence de presse. Le président iranien a souligné que l'Iran se conformait au droit international pour la production de cette source d'énergie à des fins pacifiques. M. Ahmadinejad a ajouté que les Occidentaux "ont mobilisé toutes leurs énergies pour isoler l'Iran sur ce dossier", mais que "le peuple iranien ne se laissera pas faire et poursuivra ses efforts pour l'acquisition de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques". Il a remercié l'Algérie pour sa "position constante de soutien" à son pays sur le dossier nucléaire. En marge de cette visite, l'Algérie et l'Iran ont signé, hier, quatre documents de coopération bilatérale portant sur l'habitat, la justice, la culture et les services aériens. Le premier document porte sur un programme exécutif 2007-2009 entre les ministères de l'Habitat des deux pays, signé par les ministres en charge du secteur, M. Noureddine Moussa, côté algérien, et Mohamed Saïdi Kia, côté iranien. Un procès-verbal d'échange des documents portant sur l'accord de coopération dans le domaine culturel, signé à Alger le 25 décembre 2002, a en outre été paraphé par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, et le ministre iranien de la Culture et de l'Orientation islamique, M. Mohamed Hussein Safar Harendi. Les deux ministres des Affaires étrangères, MM. Mourad Medelci et Manouchehr Mottaki, ont signé, de leur côté le procès-verbal d'échange de documents portant sur l'accord de coopération judiciaire dans le domaine pénal, conclu le 19 octobre 2003, et un accord sur les "services aériens". Les quatre accords ont été signés lors d'une cérémonie officielle au siège de la présidence de la République, en présence des présidents Abdelaziz Bouteflika et Ahmadinejad. Le président iranien a déclaré, en matière de promotion des relations bilatérales, que l'ambition de l'Iran est de "renforcer les relations bilatérales dans les domaines politique et économique" avec l'Algérie. "L'Iran et l'Algérie œuvrent pour l'instauration de la paix et de la stabilité ainsi que pour le rayonnement de l'islam dans le monde", a-t-il dit. M. Ahmadinejad s'est déclaré favorable à la coordination des efforts des pays producteurs de gaz pour défendre leurs intérêts. L'Iran, comme l'Algérie, sont favorables à la création d'une "Opep du gaz" pour préserver les prix de cette énergie et stabiliser les approvisionnements. Le président iranien a, par ailleurs, réaffirmé que "l'Iran n'est pas revenu sur la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD)" et qu'"il n'a pas modifié sa position à l'égard du conflit du Sahara occidental".