Le dernier numéro du magazine Afrique Asie, s'est penché sur les relations algéro-iraniennes en évoquant les différents points d'intérêt commun, notamment, les hydrocarbures, le nucléaire civil et le concept de la mondialisation depuis la normalisation totale des relations entre les deux pays en 2000, sous l'égide des présidents Abdelaziz Bouteflika et Mohammed Khatami. Les relations bilatérales sur les plans politique et économique ont connu une dynamisation avec, notamment, la visite d'Etat du président Bouteflika à Téhéran en 2003, suivie de celle de Mohammed Khatami en octobre 2004, en Algérie, et encore, celle du président en exercice iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à Alger en août 2007 et, enfin, la dernière visite du chef de l'État en Iran en août dernier après sa participation à la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques de Pékin. Ce dernier déplacement s'est inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale et de la concertation entre les deux pays sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. Concernant les relations économiques bilatérales, l'Algérie et l'Iran sont liés par plusieurs accords de coopération portant sur l'habitat, la justice, la culture et les services aériens. Un contrat de 220 millions d'euros pour la construction d'une cimenterie en Algérie a été signé en juillet et un accord portant sur la réalisation d'une unité de fabrication de wagons dans la région d'Annaba. Mais le volume de leurs échanges commerciaux reste modeste. Estimé à 25 millions de dollars en 2007, il devrait atteindre 50 millions fin 2008, selon le président de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie, (Caci), M. Brahim Bendjaber. A noter que les deux pays veulent aussi renforcer leur concertation en matière de pétrole et de gaz au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont ils sont tous les deux membres. Il y a lieu de souligner que les relations entre les deux pays se sont renforcées, également la position de l'Algérie en faveur de l'Iran concernant son programme de mise en place d'une plate-forme nucléaire à des fins civiles. Dans ce cadre , le président Bouteflika a jugé "inadmissible que soit contrarié le droit légitime et conventionnel des pays membres du Traité de non-prolifération des armes nucléaires , dont l'Iran est partie prenante, d'acquérir les technologies nucléaires à des fins strictement pacifiques et de développement". Le chef de l'Etat s'est prononcé aussi en faveur d'une solution diplomatique de la crise entre l'Iran et les Occidentaux et appelé à un "désarmement généralisé en matière d'armes de destructions massives, l'interdiction totale des essais nucléaires et la non-prolifération des armes nucléaires". Il faut dire que l'Algérie a toujours défendu l'instauration au Moyen-Orient d'une zone exempte d'armes nucléaires à l'instar de l'Afrique et de l'Amérique latine. D'ailleurs, Alger veut elle-même développer une industrie nucléaire à des fins pacifiques et défend la même option en faveur de tous les pays du continent africain. A ce titre, l'Algérie dispose de deux réacteurs nucléaires expérimentaux, en activité depuis 1995, à Draria (Alger) et Aïn Ouessara (centre-sud), placés sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Liés par des accords dans ce domaine avec le Brésil, l'Argentine et la Chine, ils viennent d'en signer d'autres avec la France et les États-Unis et envisagent de faire de même avec la Russie. A noter que Téhéran a proposé une coopération dans ce domaine.Dans une interview à l'agence Irna, à l'occasion de la dernière visite en Iran, le chef de l'Etat avait déclaré que "la politique extérieure de l'Algérie repose sur les valeurs qui ont été celles de la glorieuse Révolution algérienne et ont continué à être les siennes depuis son indépendance. Le droit des peuples à l'autodétermination, la libération des peuples de toutes formes d'occupation étrangère, la prévalence de la justice et de l'égalité entre les peuples". Ce sont là les différents principes partagés par les deux pays dans un contexte mondial difficile.