Selon M.Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, l'inflation en Algérie devrait baisser en 2013 après le choc enregistré cette année. Après le ''choc de 2012'', qui a vu l'Algérie enregistrer une hausse des prix à la consommation supérieure à 5% depuis 1998, ''l'inflation devrait être en baisse en 2013 pour se situer autour de 4-5%'', a déclaré M. Laksaci à la presse en marge d'une réunion sur la stabilité financière dans les pays arabes. L'indice des prix à la consommation a atteint 9,9% à Alger au mois d'octobre dernier par rapport au même mois de 2011, accentuant ainsi la hausse du rythme d'inflation annuel qui s'est situé à 8,3%. Cette hausse est essentiellement tirée par l'augmentation de plus de 29,8% des prix des produits agricoles frais, selon l'Office national des statistiques. Le gouverneur de la BA n'a cependant pas expliqué les raisons de la baisse de l'inflation en 2013, alors que selon le ministre des Finances Karim Djoudi, cela serait simplement le fruit de la non reconduction des augmentations salariales. Pour faire face aux revendications salariales, le gouvernement a recouru à une loi de finances complémentaire pour 2012 (LFC2012) qui a consacré 317 milliards de DA pour des revalorisations de salaires dont le montant global pour 2012 passe à 679 mds de DA. Le budget de l'Etat pour 2012 consacre 2.850 mds de DA (près de 39 mds de dollars) pour les salaires des fonctionnaires. Mais, la Banque d'Algérie a imputé la hausse de l'inflation durant les six premiers mois de 2012 au dysfonctionnement des marchés intérieurs. ''L'inflation au premier semestre 2012 est plus de nature endogène, liée aux dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs de ces biens (produits agricoles et manufacturés) où la formation des prix relève plus de position dominante ou de spéculation'', avait indiqué Mohamed Laksaci lors de la présentation du rapport monétaire et financier du premier semestre 2012. M. Laksaci a reconnu que l'inflation en 2012 était exceptionnelle. ''Effectivement, le taux d'inflation tourne autour de 8% en 2012 mais c'est conjoncturel'', a-t-il dit à la presse en soulignant que le taux projeté par la BA à 4% était un taux à moyen terme et non pas à court terme. ''Quand la Banque centrale parle d'un objectif d'inflation, c'est toujours à moyen terme, maintenant le pays peut connaître un choc d'inflation sur un, deux, six mois ou un an, mais l'objectif à moyen terme reste le même'', a-t-il conclu.