Consacrée cette fois-ci au film engagé, la deuxième édition du Festival international du cinéma d'Alger verra la projection, à partir de demain, de plus d'une vingtaine d'œuvres cinématographiques en provenance de 14 pays. Pour sa seconde édition, le festival, qui commence à trouver ses marques, se déroulera sous forme de compétition dans les catégories du long métrage de fiction, prévue à la salle Ibn Zaydoun (Ryadh el feth), et du documentaire programmée à la salle de la cinémathèque d'Alger. L'Algérie présentera trois œuvres en compétition, le long métrage de fiction de Djamila Sahraoui "Yema" (2012) et deux documentaires: "Ils ont rejoint le front" (2012) de Jean Asselmeyer et "L'Afrique, des ténèbres à la lumière" (2009), co-réalisé par Mohamed Lamine Merbah et Ali Beloud. Les films projetés feront l'objet de débat avec leurs réalisateurs, programmé le jour suivant leur projection, a indiqué la commissaire du festival, Mme Z'hira Yahi, qui a annoncé, par ailleurs la tenue de deux tables rondes sur les thématiques traitées par le cinéma engagé et la vision des jeunes cinéastes sur la guerre de Libération". Après avoir programmé deux focus sur le cinéma palestinien lors de la première édition, le Fica récidive en mettant à l'honneur la Palestine pour mieux coller à l'actualité internationale. Le cinéma palestinien sera en compétition avec le long métrage de fiction "Zindeeq" (2012) du réalisateur Michel Khleïfi qui présentera, également, hors compétition, "Le conte des 3 diamants". Un hommage sera, en outre, rendu dans ce cadre au réseau "Shashat" (écrans) des cinéastes palestiniennes qui organise jusqu'au 15 décembre prochain, à Ramallah et divers endroits de Cisjordanie, et de Ghaza, le plus long festival du film féminin du monde arabe. Dernier pays encore colonisé en Afrique, le Sahara occidental, est également à l'honneur à travers "Wilaya" du réalisateur espagnol Pedro Perez Rosado, un documentaire au cœur des camps de réfugiés sahraouis. Un hommage sera, par ailleurs, rendu à Madeleine Riffaud, à travers. "Les 3 guerres de Madeleine Riffaud" du réalisateur français Philippe Rostan. Cette militante française anti-nazie, devenue correspondante de guerre en Algérie où elle a été victime d'un attentat de l'Organisation de l'armée. secrète, un groupuscule terroriste opposé à l'indépendance de l'Algérie, est aussi connue pour son engagement auprès des combattants vietnamiens. Le symbole du cinéma engagé, le réalisateur français d'origine grecque Costa Gavras, sera lui aussi honoré lors de cette édition. Le dernier opus de Costa Gavras "Le capital", sera projeté en clôture du Fica. Considérant que le cinéma engagé avait tout sa place, Mme Yahi a affirmé qu'un festival dédié à ce genre pourrait "assurer une visibilité au film engagé et rompre avec le cinéma commercial". Tout en précisant que l'engagement dans le cinéma ne doit pas se limiter à la politique, la commissaire du Fica a noté que le traitement par le cinéma des problématiques économiques ou sociales "peuvent aussi enrichir cette discipline", citant en exemple "La pirogue", un film su l'immigration clandestine, du sénégalais Moussa Touré, sélectionné à Cannes et récemment primé aux 24ème Journées cinématographiques de Carthage.