Des chercheurs algériens ont mis au point un logiciel identifiant les vulnérabilités des habitations au risque sismique, a-t-on appris, mardi dernier, à Oran, lors du colloque international consacré à la thématique "Architecture, paysage, urbanisme : pour quelle qualité de vie ?". Cet outil scientifique, qui a été appliqué avec succès à une zone d'habitation de la ville d'Oran, permet d'évaluer les indices de vulnérabilité des différents types de construction face au scénario sismique, a précisé Fatima-Zohra Baba Ahmed, co-auteur de cette étude. Ce programme informatique donne la possibilité d'estimer le niveau des dommages physiques à partir de l'indice de vulnérabilité d'un ensemble d'habitations qui est calculé en fonction de divers paramètres liés notamment au type de matériau utilisé (maçonnerie ou béton armé), au nombre d'étages et à la période de construction, a-t-elle expliqué. Enseignante-chercheur à la faculté d'architecture et de génie civil de l'université des sciences et de la technologie Mohamed Boudiaf d'Oran, Mme Baba Ahmed a réalisé cette étude en partenariat avec Driss-Djawed Rahal et Farid Rahal, chercheurs au sein du même établissement. Le logiciel élaboré par ces scientifiques s'appuie sur les données statistiques émanant du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique, relatives aux séismes les plus destructeurs survenus au cours des deux derniers siècles en Algérie, les plus anciens remontant à 1716 à Alger et 1790 à Oran. "Cet outil pourra être utilisé dans l'inspection des bâtiments, la hiérarchisation optimale de renforcements préventifs et les actions de protection correctives qui sont nécessaires avant un important événement sismique", a souligné Mme Baba Ahmed. Cette spécialiste a en outre fait part d'une prochaine étape portant sur une analyse plus poussée qui permettra d'estimer les coûts économiques et les préjudices humains, et ce, en tenant compte de la fréquentation dans la ville selon les diverses périodes de l'année (scolaire, vacances, journée fériée ou ordinaire, matinée, nuit, heure...). Une quarantaine de communicants algériens et étrangers ont participé à ce colloque international initié par l'USTO en partenariat avec le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran. Plusieurs recommandations allant dans le sens de "la valorisation de la notion qualitative en matière d'urbanisme" ont été émises par les participants, plaidant notamment pour "une meilleure coordination entre les acteurs de la conception qui implique autant les architectes que d'autres professionnels tels les urbanistes, les sociologues, les paysagistes, les économistes et les juristes". La coordinatrice du colloque, Bekkouche Ammara a fait savoir que d'autres rencontres sont prévues dans le but d'enrichir la réflexion sur "les approches les plus optimales en termes d'esthétique architecturale, d'intégration paysagère et de confort des usagers".