L'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité, hier, une conférence ayant pour thème : “Le risque sismique et la vulnérabilité sismique du bâti”. Ainsi donc, la première communication a été présentée par M. Ahmed Zaïd, du département de Tizi Ouzou. Elle s'est portée sur la “vulnérabilité sismique du littoral algérien”. Le conférencier a fait un schéma global du mouvement du sol en Algérie en dressant un profil de ce dernier, tout en levant le voile sur la carte sismique du pays en proie à d'autres secousses, sachant que des failles plus récentes ont été enregistrées telles que la faille Youcef à Oran. Toutefois, après les années 1980 et le séisme de Chlef, l'Algérie avait entrepris des démarches pour l'étude du processus sismique afin d'établir une carte sismotectonique du pays. Pour Mme Aït Meziane, du Centre national de recherches appliquées en génie parasismique (CGS), “c'est tout le Nord algérien qui est concerné par le risque sismique”, dira-t-elle, rappelant en parallèle quelques chiffres des séismes qu'a connus notre pays dans le passé tels que celui du 10 octobre 1980 à El-Asnam (aujourd'hui, Chlef), où, selon la conférencière, 60 000 bâtis ont été détruits, 13 300 à Boumerdès et 7 000 à Alger, lors de la dernière secousse du 21 mai 2003. L'on peut citer également celle de 1716, d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, puis à Oran en 1790, à Blida en 1825, à Jijel en 1856, toutes ayant connu une même magnitude (7 degrés, échelle Richter). Depuis 1954 à ce jour, d'autres mouvements du sol ont été observés notamment à Chlef en 1954 avec une secousse d'une magnitude de 6,7 ; puis encore en 1980, avec une autre secousse de 7,3 ; à Tipasa en 1989, avec une magnitude de 6,1 ; Mascara en 1994, à la magnitude de 5,6 ; à Aïn Témouchent en 1999 de magnitude 5,5 ; puis à Béni Ouartilane (Sétif) en 2000 à la magnitude de 5,4 sur l'échelle de Richter. Selon l'oratrice, ce que l'on appelait dans le passé la zone 3, à savoir Chlef, la plus touchée par les mouvements du sol, s'étend actuellement jusqu'à Boumerdès. Dès le 14 mars 1985, une rencontre ministérielle avait prévu un plan urbanistique qui se généralise, de manière à respecter les normes de construction, à prendre en charge les bâtis existants, à faire des études micro-zonales avant chaque construction, évaluation des risques sismiques, les conditions géologiques régionales et les mouvements de terrain, de manière à réduire les risques. Aussi, selon Mme Meziane, il faut en premier, avant toute démarche de construction, avoir un aperçu global de la zone de construction, faire une expertise, une typologie et une étude extrapolée de la bâtisse puis, en dernier lieu, réaliser un test et des analyses de résistance, en entrant ainsi dans la démarche de prévention.