La croissance australienne a ralenti sur la période juillet-septembre pour le second trimestre consécutif, à 3,1% sur un an contre 3,7% au trimestre précédent, sous l'effet du tassement de la croissance en Chine, premier partenaire commercial de l'Australie. Le Produit intérieur brut (PIB) australien a crû de 0,5% par rapport au trimestre précédent, sous l'impulsion des secteurs minier et manufacturier, contre +0,6% sur la période avril-juin, a indiqué l'Agence australienne des statistiques (ABS). Ces données conformes aux attentes confirment l'impact observé depuis plusieurs mois du ralentissement de l'activité en Chine, première consommatrice mondiale d'énergie, sur l'économie du pays, fortement dépendant de ses exportations de matières premières. Le taux de croissance de la Chine est tombé à 7,4% au 3e trimestre (son plus bas niveau depuis plus de trois ans) et le pays a perdu un peu de son appétit pour le charbon ou le minerai de fer australien, faisant mécaniquement baisser les cours sur un marché marqué par une offre abondante. Comme à son habitude, le ministre des Finances Wayne Swan a salué des chiffres "solides" attestant "la résistance de l'économie australienne dans une conjoncture internationale difficile et volatile". Moins triomphaliste, la Banque centrale (RBA) a ramené, avant-hier, son principal taux directeur à son niveau le plus bas depuis l'acmé de la crise financière en septembre 2009, en l'abaissant de 0,25 point de pourcentage, à 3,0%. "Les perspectives conjoncturelles restent négatives", a expliqué le gouverneur de la RBA, Glenn Stevens. "La croissance chinoise s'est stabilisée, et en Asie de façon générale, la croissance a été freinée par l'expansion chinoise plus modeste et les difficultés européennes", a-t-il dit. Le secteur minier a contribué à hauteur de 0,4 point à la croissance trimestrielle du PIB malgré la baisse des cours, de l'ordre de 10 à 20% en dollars US sur les trois mois sous revue, grâce aux hydrocarbures. Les investissements portent également le secteur minier mais pas pour longtemps, "des données récentes confirmant que le pic des investissements réalisée par l'industrie minière approche", a rappelé la RBA. Ce pic est généralement attendu dans le courant de 2013. Le gouverneur a implicitement indiqué que d'autres baisses des taux pourraient alors être décidées afin de stimuler d'autres pans de l'économie australienne qui ont encore fait grise mine au troisième trimestre. Pour l'analyste Brian Redican chez Macquarie, "le taux de croissance du trimestre est assez médiocre, en dépit des investissements miniers, sachant que s'annoncent d'importantes coupes dans le budget de l'Etat" dont l'économie n'a par conséquent rien de significatif à attendre. Le gouvernement a revu à la baisse fin octobre ses prévisions de croissance. Il compte désormais sur une hausse de 3% du PIB pour l'exercice en cours (juillet 2012-juin 2013), alors qu'il s'attendait à +3,25% en mai.