L'Australie a une nouvelle fois enregistré une croissance vigoureuse au deuxième trimestre de l'exercice 2012, à 3,7% sur un an, mais à un rythme moindre, la conjoncture internationale, et le ralentissement de la Chine en particulier, freinant son activité. Le Produit intérieur brut (PIB) australien a cru de 3,7% sur la période avril-juin, conforme aux attentes, et de 0,6% par rapport au premier trimestre, légèrement en-deçà des prévisions, a annoncé, hier, l'Agence australienne des statistiques (ABS). Les analystes avaient prévu une croissance du PIB de 0,8% en glissement trimestriel, après 1,4% (chiffre révisé) au premier trimestre. Ces dernières années, l'Australie a fondé sa croissance sur son industrie minière, portée par la forte demande chinoise en charbon, minerai de fer et gaz dont regorgent ses sous-sols. Mais elle se heurte au tassement de la croissance chinoise et à l'effritement des cours des matières premières, avec une réduction subséquente des investissements. Le ministre des Finances Wayne Swan a néanmoins récusé l'idée que les vents aient tournée, estimant que l'économie australienne demeurait robuste dans l'adversité. "Les chiffres de la croissance publiés aujourd'hui témoignent une fois encore de la résistance de notre économie", a-t-il dit. "L'économie australienne croît plus vite que n'importe quelle autre grande économie développée et son économie affiche 21 années de croissance consécutives, une performance inégalée parmi les économies développées sur cette période", a fait valoir le ministre. Le dollar australien a très légèrement reculé face au dollar américain aussitôt après la publication de ces statistiques, s'échangeant 1,0207 dollar contre 1,0210 dollar juste avant. Si la consommation privée, la consommation publique et les exportations ont contribué chacune à hauteur de 0,3 point de pourcentage à l'appréciation du PIB, le solde des échanges commerciaux s'est contracté de 0,6%, reflétant la baisse du dollar australien et des cours des matières premières. De même, l'activité minière s'est contractée de 1,2%, coûtant 0,1 point de pourcentage à la hausse du PIB, selon ABS. Pour Su-Lin Ong, analyste chez RBC Capital Markets, l'Australie a mangé son pain blanc et les chiffres de la croissance devraient être beaucoup plus modestes sur les deux derniers trimestres 2012. "Les données les plus pertinentes indiquent que la courbe (de la croissance) est en train de décliner au cours de ce troisième trimestre et continuera à décliner tout au long du second semestre", estime-t-elle. Le gouvernement australien table sur une croissance de 3,25% pour l'exercice 2011/12 (clos le 30 juin) et 3,0% pour chacune des trois années à venir. La Banque d'Australie (Reserve Bank of Australia, RBA) prévoit une croissance du PIB comprise entre 2,5 % et 3,5% pour l'année budgétaire 2012/2013 et de 3% à 4% pour les 12 mois suivants. La RBA avait maintenu, avant-hier, ses taux d'intérêt à 3,50%, pour le troisième mois consécutif, estimant que les indicateurs économiques restaient au vert tandis que l'inflation (1,2% au deuxième trimestre) est maîtrisée.