Le gouvernement australien a annoncé, hier, un plan de réduction de la dépense publique de 11,5 milliards de dollars australiens (8,5 milliards d'euros) sur quatre ans, destiné à ramener à l'équilibre son budget affecté par le ralentissement de l'économie mondiale. Epargnée par la récession mondiale de 2008 grâce à la demande des pays émergents en matières premières, l'Australie se ressent de la crise de la zone euro, engluée dans ses problèmes de dette, d'un relatif ralentissement en Chine et de la lente relance aux Etats-Unis. Les fondamentaux restent toutefois solides et l'Australie reste le pays le moins endetté des économies les plus développées, avec une dette publique équivalant à 8,9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011/2012 et qui devrait descendre à 7,7% en 2014/2015, a indiqué le ministre des Finances Wayne Swan. En comparaison, le Japon affiche une dette de plus de 200%, les Etats-Unis environ 100%, la Grande-Bretagne et la France entre 85 et 90%. Dans son budget révisé pour 2011/2012, présenté, hier, le gouvernement a abaissé sa prévision de croissance pour l'exercice en cours (clos fin juin 2012), à 3,25% contre 4% précédemment estimés, et 2012/2013, à 3,25% également contre 3,75%. Le chômage devrait monter mi-2012 à 5,5% (+0,75 point par rapport aux dernières estimations), et peser davantage sur les finances publiques. "La conjoncture économique et financière mondiale s'est nettement dégradée ces derniers mois, et les risques posés par la crise de la dette souveraine européenne pour la stabilité mondiale se sont aggravés", a commenté Wayne Swan. L'Etat a vu ses recettes fiscales se contracter au cours des derniers mois (essentiellement dans les secteurs non-miniers) tout en supportant le coût, supérieur aux prévisions, des inondations historiques du début de l'année. Le déficit budgétaire, prévu à 22,6 milliards fin mai, devrait finalement atteindre 37,1 milliards de dollars australiens. Le gouvernement table sur un retour dans le vert en 2012/2013, mais à 1,5 milliard de dollars alors que l'excédent était anticipé à 3,5 milliards. "L'excédent est modeste, mais il est réaliste compte tenu de la prévision de croissance. Ce qui se passe en Europe nous rappelle que nous devons redoubler d'efforts", selon Wayne Swan. Le gouvernement a décidé de diminuer les prestations sociales, de supprimer une exonération d'impôt incitative en faveur des travailleurs étrangers, d'augmenter le prix des visas et de différer d'autres baisses d'impôts promises. "Si toutefois la détérioration de la croissance se poursuit, elle effacera l'excédent" attendu, a prévenu Brian Redican, économiste à la Macquarie Bank.