Le premier tracteur Massey Ferguson "made in Algeria", est sorti des chaînes de montage, hier, de l'usine sise à Oued Hamimine dans la wilaya de Constantine, et ce en vertu d'un accord conclu le 16 août dernier entre l'Entreprise nationale des tracteurs agricoles (ETRAG) et l'Entreprise de commercialisation de matériel agricole (PMAT) pour la partie algérienne, et le Groupe industriel AGCO/Massey Ferguson pour la partie américaine, qui a donné naissance à Algerian Tractors Company(ATC). L'usine est dotée d'une capacité de production initiale de 3 500 engins par an, pouvant atteindre, selon les responsables, 5 000 et permettra de créer plus de 700 emplois directs. La gamme de produits est composée de 3 familles en deux et quatre roues motrices, à savoir le 45 cv, le 82 cv et enfin le plus puissant à 150 cv existant uniquement en 4 roues motrices. Présent à la cérémonie de lancement à côté du ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani et des autorités locales, le président-directeur général d'AGCO Martin Richenhagen, a fait part de son satisfecit eu égard à l'aboutissement de la joint-venture. "Nos partenaires algériens et nous-mêmes sommes heureux de pouvoir produire des tracteurs Massey-Ferguson localement en Afrique. Nous franchissons une étape importante dans notre stratégie de développement à long terme sur le continent africain", a indiqué M. Richenhagen. Et d'ajouter : " Nous sommes déterminés à renforcer sa présence en Afrique via une présence en Algérie, en investissant dans la production locale, la distribution, afin de contribuer à créer des emplois indirects, le développement des infrastructures et l'ouverture de nouveaux sites de formation. Pour y parvenir, nous nous sommes engagés à investir 100 millions de dollars en Afrique dans les années à venir". Estimé à 35 millions de dollars, le capital de la société mixte est détenu à 36% par ETRAG, à 15% par PMAT et à 49% par AGCO international holding BV (AIHBV), et ce conformément à la réglementation (51/49%) régissant les investissements étrangers en Algérie. L'Algérie, point de départ vers d'autres marchés " Le Continent africain regorge de potentialités de croissance dans le secteur du machinisme agricole. Notre rôle consiste à apporter des solutions efficaces aux agriculteurs africains, a indiqué de son côté, Noreddine Osman, directeur d'AGCO pour l'Afrique et le Moyen-Orient ". La population africaine devrait atteindre deux milliards de personnes d'ici 2050, le besoin de mécanisation, de formation, d'entretien et d'assistance aux agriculteurs petits et moyens n'a jamais été aussi grand "a-t-il ajouté, soulignant au passage que les produits AGCO, fortement axés sur la technologie, contribueront à la modernisation du marché agricole africain. "La joint-venture que nous avons montée avec nos partenaires algériens étoffe les ressources d'AGCO en Afrique. L'implantation d'une unité de production locale permettra à AGCO de mieux fournir ses clients algériens en produits et services de qualité et accélérera le développement des activités d'AGCO en Afrique du Nord ", a conclu M. Osman. Rappelons enfin, que Massey Ferguson est l'un des plus grands noms du secteur mondial des équipements agricoles. La fiabilité, le confort et la performance optimale, qualité à toute épreuve sont les marques de fabrique des tracteurs, moissonneuses-batteuses et machines agricoles .Fondée en 1990, AGCO a son siège social à Duluth, dans l'Etat de Géorgie aux Etats-Unis, elle a réalisé un chiffre d'affaires net de 8,8 milliards de dollars en 2011. " On veut créer un pôle industriel dans le machinisme agricole " "On veut créer un pôle industriel dans le machinisme agricole et des activités de support et de logistique, et promouvoir l'activité de la sous-traitance autour de l'usine de fabrication de tracteurs de Constantine avec le partenaire américain", a souligné M. Rahmani lors d'un point de presse tenu conjointement avec Martin Heinrich Richenhagen P-DG du groupe AGCO Massey Ferguson. Affirmant que le partenariat entre l'ETRAG et l'Entreprise algérienne de distribution de matériels agricoles (PMAT), d'une part, et Massey-Ferguson, d'autre part, est "le premier pas dans le plan de redressement industriel en Algérie", le ministre a relevé l'importance pour les PME algériennes de contribuer à produire des composants des différentes gammes de tracteurs qui seront fabriqués dans le cadre de ce projet algéro-américain. "On veut développer l'activité de la sous-traitance par des entreprises algériennes. On veut aussi que ces entreprises produisent des produits de bonne qualité, et à des coûts acceptables" a insisté M. Rahmani. "Autour de ce complexe de fabrication de tracteurs, nous allons encourager de nombreuses PME spécialisées dans la fabrication de pièces de rechange et autres composants entrant dans la fabrication du premier tracteur algérien en partenariat avec les Américains", a-t-il ajouté. Le développement de la sous-traitance autour de cette usine permet à l'avenir, soulignera le ministre, de porter le taux d'intégration à 30%, contre 5% au lancement du projet commun. De plus, a assuré M. Rahmani, les PME sous-traitantes bénéficieront d'actions de mise à niveau, de formation de leurs personnels dans le domaine de la mécanique, parallèlement au développement de cette filière au niveau des centres de formation professionnelle à Constantine. "Nous allons former des jeunes Algériens dans les techniques de fabrication de qualité in situ, dans les centres de formation mais aussi au sein des entreprises sous-traitantes", a-t-il dit sur ce point. Le ministre de l'Industrie a ajouté que la concrétisation d'un tel projet reflète "la confiance placée en le marché algérien, en la main-d'œuvre et l'agriculteur algérien", ajoutant que la production de cette usine sera destinée au marché algérien et à l'exportation, notamment vers le marché africain. De notre envoyé spécial à Constantine