L'agence de notation Standard & Poor's a annoncé, hier, dans un communiqué qu'elle abaissait la note de l'Egypte à long terme de B à B- en raison des tensions politiques, une décision qui s'accompagne d'une perspective négative. Les récents développements ont fragilisé le cadre institutionnel de l'Egypte, et le discours politique de plus en plus polarisé pourrait diminuer l'efficacité des décisions politiques, a indiqué l'agence. Standard & Poor's n'exclut pas une nouvelle baisse si une dégradation significative de la situation politique intérieure résulte en une nette détérioration des indicateurs économiques. L'agence estime que les tensions politiques et sociales en Egypte ont augmenté et vont probablement se maintenir à des niveaux élevés sur le moyen terme. La récente crise politique a réduit le soutien au PLJ (Parti de la Liberté et de la Justice, formation du président Mohamed Morsi) et a un effet néfaste sur les institutions égyptiennes et la transition politique dans son ensemble, selon l'agence. L'Egypte est en proie à de graves difficultés depuis la chute de Hosni Moubarak il y a près de deux ans, avec notamment un déficit budgétaire en hausse, des réserves de devises en berne et un tourisme très affecté par les tensions. L'ajournement d'une demande de prêt de 4,8 milliards de dollars auprès du FMI, due à la situation politique, risque de prolonger la crise de confiance entre les investisseurs étrangers et l'Egypte, et de peser sur le redressement de ses comptes publics. Le pays vient de voter sur un projet de Constitution controversé censé selon le camp présidentiel apporter de la stabilité à l'Egypte. Mais selon les analystes, l'adoption de la loi fondamentale ne devrait pas remédier à la crise politique entre les islamistes au pouvoir et l'opposition.