La surprenante démission de M.Ahmed Ouyahia du poste de SG du RND, traduit le déroutant comportement de la classe politique algérienne qui depuis un certain temps multiplie les secousses organiques en son sein, dégageant de fait des situations conflictuelles qui se sont développées plus particulièrement à l'intérieur du RND et du FLN, deux partenaires de l'Alliance présidentielle. Il semble bien pourtant que l'impact de ces agitations peut paraître à bien des égards une manœuvre dont chacun des acteurs et des protagonistes escompté tirer le plus grand profit politique. Les élections locales, suivies des sénatoriales, ont confirmé combien des questions cruciales restent à éclaircir au sein de ce paysage politique. Cette détérioration soudaine du climat ne cache-t-elle pas un jeu subtil de politiciens dont l'objectif est de mieux pouvoir se concentrer sur la présidentielle de 2014 ? L'arène politique algérienne fourmille de formations qui, toutes, proclament leur volonté de promouvoir le changement, mais chacune à sa propre clientèle, ses passions et ses tentations qui vont souvent à l'encontre de ce que réclame le peuple. C'est dans ce contexte politique " mouvant " qu'il convient de placer la démission de l'ex-patron du RND. Dans le tourbillon des événements qui ont marqué ce parti depuis des mois, Ouyahia a fini par rompre son silence dans lequel l'a placé une opposition interne. Dans le même temps, il espère que sa décision parviendra à sauvegarder l'unité du parti. Dans le message qu'il adressé à la base militaire du parti, M. ouyahia souligne très particulièrement : " Le militantisme n'a jamais été pour moi une démarche d'ambitions ou de calculs personnels de quelque nature qu'ils soient et j'espère que ceux qui en doutaient en seront désormais convaincus. Le militantisme encore moins pour moi, une affaire de lutte interne au sein de ma famille politique, au risque de la voir déchirer. Le militantisme est à mes yeux un comportement, un engagement pour des idées et pour une cause, et j'ai eu à la démontrer au fil de longues années et dans des circonstances particulièrement difficiles ". Est-ce à dire que cette démission, donne les chances d'un réel changement de cap qui pourrait assurer au RND une relative stabilité ? Rien n'est moins sûr. Il y a désormais deux camps qui s'affrontent pour consolider chacun ses positions. El il est difficile dans ces conditions de parvenir à un retour à la normale au sein des différentes structures pyramidales du parti. C'est qu'il n'est pas si facile de " ravaler " en quelques mois des querelles intestines et dont le recours à des procédés hors statut réglementaire a été systématique. En effet, les propos avancés et les arguments utilisés par Ouyahia dans sa lettre de démission, traduisent la fragile situation politique et organique du parti, suivie très certainement d'un moment de tractations menées ici et là, avant que soit rendue publique cette décision, que tout le monde estime définitive. Ouyahia pense que la stabilité du parti en dehors de toutes autres considérations est vitale, c'est la justification d'une culture classique de l'exercice du militantisme. Les besoins et les raisons du parti dans leur ensemble ne sont donc pas toujours en accord avec ceux des individus. Mais, pour franchir ce cap difficile sans dommages de cette démission, le Conseil national du RND prévu dans les prochains jours, aura-t-il les compétences suffisantes pour assurer la continuité ? une rude bataille pour remettre le parti en ordre.