Le directeur général de l'association "Sonatrach/BP/Statoil", M. Lotfi Benadouda a annoncé, jeudi dernier, que 35 % du gaz produit par le complexe gazier de Tiguentourine seront mis en ligne dans les plus brefs délais. "35% de la production totale, qui était estimée à 24 millions de m3 de gaz/jour, dont le condensat et GPL, seront mis en ligne dans les plus bref délais", a laissé entendre M. Benadouda lors d'une visite effectuée au site gazier par Sonatrach au profit de près de 150 journalistes de différentes nationalités, dont 90 étrangers et correspondants de presse accrédités en Algérie. L'une des trois unités de production de gaz, endommagée lors cette attaque, "est en train d'être supervisée en vue de son redémarrage incessamment car elle n'a pas subi beaucoup de dommages", a-t-il indiqué, précisant que ce redémarrage partiel "sera assuré entièrement par des travailleurs algériens". Une équipe de 120 travailleurs algériens sont en train d'effectuer des inspections au niveau de cette unité pour évaluer les dégâts et s'assurer qu'il n'y a pas d'impact de balles ou d'explosifs, a-t-il dit. Il a par ailleurs fait savoir, que, jusqu'à présent, il n'y a pas encore d'évaluation sur les pertes financières, indiquant que "la production gazière est à l'arrêt depuis le premier jour de l'attaque". M. Benadouda a souligné que Sonatrach et ses partenaires, Statoil et BP, "se sont mis d'accord pour que les expatriés ne reprennent leur travail que dans trois mois" et qu'aucun autre travailleur ne se trouve sur le site à part les experts algériens. Des travailleurs qui effectuaient des expertises au niveau de l'unité de production de gaz numéro une, ont estimé que son redémarrage s'effectuera dans moins d'un mois. Le niveau de la production de gaz avant l'attaque était de 24 millions de m3/jours, générant un revenu moyen journalier de 14 millions de dollars. La production gazière de ce site représentait 10% de la production nationale. Pour rappel, le contrat de type partage de production relatif au développement et l'exploitation du condensat, des GPL et du gaz naturel issus des gisements de la région d'In Amenas a été conclu entre Sonatrach et la compagnie britannique BP en date du 29 juin 1998, et entré en vigueur le 13 août 1999. La compagnie norvégienne Statoil a rejoint l'association "Sonatrach/BP" opérant dans le périmètre In Amenas, suite à la signature le 3 avril 2004 d'un avenant au contrat d'association, ayant pour objet la cession par BP à Statoil de 50% de ses droits et obligations dans ce contrat. Projet de réalisation d'une usine de traitement de gaz humide L'on apprend par ailleurs que la réalisation d'une usine de traitement de gaz humide est inscrite dans le cadre du plan de développement du projet In Amenas. Le projet comprend trois unités identiques de traitement pour l'extraction du GPL, la stabilisation du condensat et la fourniture de gaz sec aux spécifications commerciales de gaz de vente. La capacité de traitement de l'usine de gaz humide sera de 29,8 millions de m3/jour (9,9 millions m3/j par unité), alors que les capacités de production sont, pour chaque unité, de l'ordre de 24,7 millions m3/j (9 milliards m3/an) pour le gaz de vente. Le projet comprend aussi la compression et l'expédition du gaz sec traité et le stockage de liquides ainsi que la réalisation d'une centrale électrique et d'une base vie. Le plan de développement du projet In Amenas prévoit également le forage de 90 puits et leur connexion à l'usine de traitement de gaz et la construction des conduites d'évacuation des produits finis. La connexion des conduites d'évacuation avec le système de transport par canalisation de Sonatrach se fait au niveau du Tie-in d'Ohanet situé à 87 km d'In Amenas. Rania C.