Les Bourses européennes ont ouvert sans grand changement hier matin, marquant une pause après leur récent rally, l'attention des investisseurs étant largement focalisée sur le marché des changes et sur une série de résultats, notamment sur ceux de la Société générale, qui ont déçu. Après le communiqué du G7, les investisseurs sont à l'affût d'indications sur l'évolution des devises avant la réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 à Moscou demain et après-demain, dans un contexte de tensions croissantes autour des taux de change. Le G7 a réaffirmé la veille son engagement en faveur de taux de change déterminés par les marchés et a souligné que les politiques budgétaires et monétaires ne devaient pas avoir pour objet une dévaluation des devises. Le Japon a estimé que ce communiqué lui donnait le feu vert pour poursuivre ses efforts en vue de sortir son économie de la déflation, mais un responsable du G7 a précisé que le texte visait bien Tokyo, des propos qui ont déclenché un rebond du yen. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,29% à 3 675,95 points, affecté par la baisse de Société générale. À Francfort, le Dax est stable (+0,05%) et à Londres, le FTSE perd 0,3%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 cède 0,15%. Le CAC stable, digère une salve de résultats d'entreprises La Bourse de Paris était stable hier matin, partagée entre des résultats d'entreprises de plus ou moins bonne facture et prudente avant une fin de semaine riche en évènements économiques avec les chiffres de la croissance en zone euro et le G20. Le CAC 40 grignotait 0,03% à 3 687,68 points. Société Générale reculait de 3,26% à 31,62 euros alors que la banque a accusé au quatrième trimestre une perte de 476 millions d'euros, plus importante que celle attendue par les analystes. Total s'octroyait 0,94% à 38,73 euros. Le pétrolier, qui a de nouveau engrangé d'énormes bénéfices en 2012 (10,7 milliards d'euros), va verser à ses actionnaires un dividende de 2,34 euros par action au titre de 2012 (+3% par rapport à 2011). PSA Peugeot Citroën prenait 3,02% à 6,15 euros malgré l'annonce d'une perte historique de 5 milliards d'euros en 2012, les investisseurs espérant que la plupart des mauvaises nouvelles sont désormais connues. Vivendi cédait 0,76% à 15,58 euros. Le groupe a été assigné au tribunal de commerce de Paris par Lagardère (-0,17% à 26,16 euros) qui veut lui interdire de disposer à sa guise de la trésorerie générée par la société de télévision payante Canal+ France. Edenred gagnait 1,78% à 24,35 euros après avoir vu son activité progresser et annoncé le maintien de ses objectifs. Belvédère reculait de 4,76% à 33,0 euros. L'Assemblée générale des actionnaires du groupe de spiritueux, censée se prononcer sur un plan de restructuration de la société, a été ajournée la veille faute de quorum dans une ambiance électrique. Londres en baisse dans un marché attentiste La Bourse de Londres évoluait en recul hier matin, les investisseurs restant attentistes et digérant en série de résultats d'entreprises en Europe. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 19,27 points, soit 0,30% par rapport à la clôture de la veille, à 6 319,11 points. Les géants pétroliers BP (-1,74% à 452,05 pence) et Shell (-1,53% à 2 129 pence) étaient sous pression après la publication des résultats de leur concurrent français Total. Tullow Oil prenait en revanche la tête de l'indice, gagnant 2,12% à 1 205 pence, après la publication de ses résultats annuels. Tui Travel perdait pour sa part 0,77% à 311,6 pence, alors que sa maison mère TUI AG a creusé ses pertes au premier trimestre. Reckitt Benckiser gagnait 0,60% à 4 389 pence après la publication de ses résultats. Le fabricant de produits d'entretien et de médicaments, qui concentre désormais sa stratégie sur les produits de santé et d'hygiène, a annoncé hier un bénéfice net en hausse de 4,8% à 1,83 milliard de livres en 2012. Francfort sans élan en début de séance La Bourse de Francfort était quasiment à l'équilibre hier en matinée, le marché manquant de nouvelles importantes pour poursuivre sa progression de la veille. L'indice vedette Dax grignotait 0,09% à 7 666,90 points et l'indice des valeurs moyennes MDax prenait 0,21% à 12 812,10 points. Certaines valeurs automobiles étaient aussi recherchées, avec Daimler en progression de 0,27% à 44,50 euros et Volkswagen de 0,31% à 179,70 euros. Elles profitaient de l'envolée surprise à la Bourse de Paris du titre de PSA Peugeot Citroën, qui n'était pas sanctionné pour sa perte nette de 5 milliards d'euros en 2012, la plus lourde de son histoire. En revanche, BMW reculait légèrement (-0,04% à 71,49 euros). Parmi les valeurs moyennes, TUI était sanctionné après la publication d'un creusement de sa perte nette au premier trimestre de son exercice décalé 2012/2013, bien que le groupe de tourisme ait confirmé ses prévisions. Son action perdait 1,49% à 8,22 euros. Les analystes étaient dans l'attente d'éventuels indices sur la stratégie du nouveau patron du groupe Friedrich Joussen, qui prend ses fonctions à l'occasion de l'assemblée générale de TUI hier. "Friedrich Joussen veut analyser en profondeur toutes les activités de TUI et en sortir des projets pour améliorer la rentabilité et la structure du groupe", estime Jochen Rothenbacher, analyste d'Equinet Bank. Le groupe de BTP Hochtief s'envolait à l'inverse de 5,77% à 51,50 euros, profitant, selon les analystes d'Equinet, de "solides résultats" de l'australien Leighton, dont il est le principal actionnaire. Suisse : Le SMI continue sur sa lancée positive La Bourse suisse a ouvert hier sur une note positive, poursuivant la tendance légèrement haussière de ces dernières séances. Le SMI gagnait 0,21% à 7 441,89 points, le SLI 0,20% à 1 135,18 points et le SPI 0,25% à 6 850,35 points. Sur les 30 blue chips, 21 gagnaient du terrain et 9 en perdaient. En tête des blue chips, Holcim gagnait 2,3% à 71,80 francs suisse. Goldman Sachs a relevé sa recommandation à "buy" et l'objectif de cours à 85 francs, contre 64,50 francs. Les analystes de la banque américaine prévoient une croissance annuelle de l'EBIT de 19% ces trois prochaines années. Cette évolution reposera sur la reprise du marché américain et sur la poursuite de la croissance dans les pays émergents. Les poids lourds défensifs soutenaient aussi le marché. Nestlé montait de 0,6% à la veille de ses chiffres. Roche et Novartis avançaient moins nettement, de 0,1% chacun. Le NICE britannique a provisoirement refusé de proposer l'utilisation de Jakavi de Novartis pour le traitement de patients atteints de myélofibrose. On attend encore une décision définitive. ABB (+0,6%) était aussi recherchée à la veille de ses chiffres, alors que Zurich, qui publie aussi ses résultats jeudi, reculait de 0,7%. UBS perdait 0,8%, CS 0,3% et Bâloise 0,2%. La française Société Générale a publié des chiffres annuels décevants avec une perte due aux amortissements, frais juridiques et revalorisation de ses propres dettes. Aux Pays-Bas, ING a publié un bénéfice inférieur aux attentes et va renforcer son plan de suppressions d'emploi. Le "Financial Times" a fait état du départ de l'ancien chef d'UBS Investment Bank, Carsten Kengeter. A titre de solution transitoire, il sera remplacé par Sam Molinaro, selon le journal qui se base sur un mémo interne de la grande banque. Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Saint-Gall (+1,2%) a publié des résultats en nette progression par rapport à 2011. La hausse des recettes et la baisse des frais y ont contribué. Le dividende reste stable à 15 francs par action. Flughafen Zürich gagnait 1,2%: la veille, l'entreprise a annoncé que son bénéfice 2012 serait plus élevé que prévu jusqu'ici. Par ailleurs, le nombre de passagers a reculé de 0,5% en janvier sur un an à l'aéroport de Kloten. Hochdorf (inchangé) a annoncé un correctif de valeur de 40 millions de francs sans effet sur la trésorerie et indiqué vouloir proposer un dividende inchangé au titre de l'exercice 2012. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 1,04% L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé hier en baisse de 1,04%, les investisseurs faisant preuve de prudence avant la réunion des grands argentiers du monde du G20, sur fond de léger regain du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a abandonné 117,71 points à 11 251,41 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part cédé 1,19%, soit un repli de 11,48 points à 957,02 points. L'activité a encore été très importante, avec 3,81 milliards d'actions échangées sur le premier marché. En fin de journée boursière à Tokyo, le dollar évoluait en-dessous de 93 yens et l'euro en-deçà de 125 yens, des niveaux moins élevés que la veille. La montée du yen abaisse mécaniquement la valeur des revenus des groupes japonais à l'étranger, une fois convertis en monnaie japonaise.