Les Bourses européennes ont accueilli froidement l'accord décroché au forceps sur la Grèce dans la nuit, et enregistraient une légère baisse après l'ouverture, ce deuxième plan d'aide de 237 milliards d'euros ayant été largement anticipé par les marchés. Peu après l'ouverture, Paris perdait ainsi 0,20%, Londres 0,20%, Francfort 0,17%, Milan 0,17% et Madrid 0,02%. La Bourse de Tokyo avait aussi terminé la séance, d'hier, à -0,23%, les investisseurs semblant avoir également anticipé l'accord européen qui n'a pas fait beaucoup bouger le marché. L'accord constitue évidemment une bonne nouvelle mais les investisseurs sont lassés des divisions profondes dans la zone euro, qui ne garantissent pas que la Grèce va pouvoir s'en sortir sur le long terme, a commenté Chris Weston, courtier chez IG Markets. Il y a bien évidemment un cri de joie en Europe à propos de la nouvelle concernant la Grèce mais il reste encore un long trajet à parcourir, a également commenté Justin Harper chez IG Markets. Pour Carsten Brzeski, analyste chez ING, c'est une décision sans précédent pour tenter de ramener les finances publiques d'un pays de la zone euro sur le bon chemin. La Grèce devrait être sauvée au moins pendant les prochains mois. Mais le sentiment de soulagement ne devrait pas durer longtemps. Il y a encore trop d'incertitudes et d'éventuels nouveaux blocages dans les négociations sur la crise de la dette sont à prévoir, a-t-il ajouté. Le plan, signé, hier matin, par les grands argentiers de la zone euro réunis au sein de l'Eurogroupe, comprend un volet d'aide publique de 130 milliards d'euros, après un premier programme de soutien en faveur du pays décidé en mai 2010 qui avait atteint déjà 110 milliards d'euros. L'autre volet porte sur un effacement de la dette de la Grèce détenue par ses créanciers privés, banques et fonds d'investissement, qui doivent accepter une perte de 53,5% au final, ce qui correspond à l'effacement de 107 milliards de dette. Grâce à ce plan de soutien, le pays devrait être en mesure de faire face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et ainsi éviter le défaut de paiement. L'euro de son côté a bondi face au dollar, hier, après l'annonce du plan de sauvetage sans précédent pour sauver la Grèce de la faillite. Paris: le CAC 40 en baisse La Bourse de Paris reculait, hier, dans les premiers échanges, reprenant son souffle après sa nette progression des dernières séances alors que l'accord européen sur la Grèce était largement anticipé par les investisseurs. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 cédait 0,47% à 3456,34 points. Le secteur bancaire avançait en ordre dispersé après l'accord négocié entre la Grèce et ses banques sur l'effacement de 107 milliards de dette. Société Générale s'adjugeait 0,25% à 24,20 euros, Crédit Agricole 0,19% à 5,25 euros tandis que BNP Paribas reculait de 0,28% à 37 euros. Veolia Environnement confirmait son recul, enregistrant la plus forte baisse de la cote (-1,40% à 9,15 euros), pénalisée par l'hypothèse d'un parachutage de Jean-Louis Borloo à la tête de la société, démentie par l'ancien ministre. L'Oréal cédait 0,49% à 85,11 euros alors que Citigroup a abaissé sa recommandation sur la valeur à neutre, contre acheter, après que le titre a gagné près de 12% au cours des trois derniers mois, selon une source de marché. Enfin, Lagardère reculait de 0,25% à 22,24 euros. Le groupe n'a pas l'intention de renoncer au sport qui "reste le bon choix", en dépit des contre-performances de cette activité, a assuré son patron, Arnaud Lagardère. Francfort: le Dax en léger repli La Bourse de Francfort était en léger repli, hier, après l'accord trouvé dans la nuit sur le déblocage d'un deuxième plan européen de soutien à la Grèce, qui a aussi trouvé un terrain d'entente avec ses créanciers privés. L'indice Dax était en petite baisse de 0,12% à 6940,13 points, après avoir grimpé de 1,46% la veille, et le MDax des valeurs moyennes en recul de 0,52% à 10 530 points à l'ouverture. Les valeurs financières, qui avaient le plus progressé la veille avant les accords sur la Grèce, étaient proches de l'équilibre: Commerzbank prenait ainsi 0,19% à 2,15 euros, tandis que Deutsche Bank reculait de 0,17% à 34,52 euros et Allianz de 0,05% à 91,22 euros. Lufthansa était en baisse plus marquée (-0,78% à 10,85 euros), alors que la grève des contrôleurs au sol de l'aéroport de Francfort a une nouvelle fois été prolongée jusqu'à vendredi tard dans la soirée. Le conflit perturbe surtout le trafic intérieur de la première compagnie aérienne allemande. Le groupe médical Fresenius et sa filiale FMC ont publié des résultats annuels en forte hausse et annoncé des augmentations de leurs dividendes, mais n'avaient pourtant pas les faveurs des investisseurs: Fresenius perdait 1,11% à 77,51 euros et FMC 1,93% à 52,76 euros. Les prévisions pour 2012 de FMC, notamment concernant ses ventes, "sont significativement en-deçà du consensus" des analystes, expliquait le courtier Equinet. ThyssenKrupp était la lanterne rouge du Dax (-2,36% à 20,86 euros), après avoir vu sa recommandation abaissée par UBS de "neutre" à "vendre". Londres: le FTSE-100 en baisse La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier, l'accord des ministres des Finances de la zone euro sur le deuxième plan d'aide à la Grèce ayant été largement anticipé par les investisseurs. Dans les premiers échanges électroniques, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 17,62 point, soit 0,30% par rapport à la clôture de la veille, à 5927,63 points. Le secteur pétrolier se repliait après ses récents gains permis par la hausse des cours de l'or noir. La géant BP perdait ainsi 0,82% à 495,15 pence et Tullow Oil 3,06% à 1.552 pence, après avoir pourtant annoncé la découverte d'hydrocarbures dans un puit d'exploration au large du Sierra Leone. De même, le groupe de services pétroliers Petrofac abandonnait 0,97% à 1.538 pence. Le groupe de supermarchés Morrison abandonnait également 1,51% à 292,8 pence. Le secteur bancaire était aussi sous pression, Royal Bank of Scotland (RBS) perdant 0,66% à 28,29 pence, Lloyds Banking Group 0,89% à 36,02 pence, tandis que Barclays parvenait à se maintenir à l'équilibre (+0,01% à 250,92 pence).
Suisse : le SMI recule après la Grèce, prises de bénéfices La Bourse suisse a ouvert, hier, sur une note peu changée, avant de glisser dans le rouge. L'accord sur le 2e paquet d'aide à la Grèce ne dope pas les marchés. Peu après l'ouverture, le SMI perdait 0,22% à 6228,95 points, avec un plus bas à 6216. Le SLI reculait de 0,21% à 951,55 points et le SPI de 0,31% à 5646,76 points. L'euro ne montait que légèrement face au franc. Après avoir noté à 1,2070 francs en Asie, la monnaie unique était à 1,2075 francs. Dans le camp des perdants, on trouvait quelques cycliques. ABB reculait de 1,0% après que Morgan Stanley a réduit sa recommandation à "equalweight" de "overweight" après les chiffres de la semaine passée. Les marges d'Automation sont en train de se normaliser, mais il y a un trend nettement baissier pour Power, à cause des concurrents qui apparaissent sur le marché, ont expliqué les analystes de la banque US. Nobel Biocare perdait 2,1% sur prises de bénéfices, après une hausse de 5% la veille et de 8,5% la semaine passée. Logitech perdait 1,1%. Swatch perdait 0,9% et Richemont 0,8%. Les deux titres ne profitaient pas de la progression de 15,5% des exportations horlogères en janvier. La BC Zurich attendait une croissance de 18,7%. Les analystes du CS prévoient un atterrissage en douceur des exportations horlogères cette année. Les financières évoluaient diversement: ZFS perdait 0,8%, Swiss Life 0,6% et UBS 0,2%. En revanche, CS gagnait 0,8% et Swiss Re (chiffres jeudi) 0,6%. Le bon de participation Schindler montait de 1,0% après les chiffres 2011 du groupe lucernois. Le chiffre d'affaires a dépassé les attentes et le bénéfice est un peu meilleur que prévu par l'entreprise en octobre lors de la présentation des chiffres sur 9 mois. Les prévisions pour 2012 sont convaincantes, même si l'entreprise ne les a pas précisées au niveau quantitatif. Transocean (+1,3%) effaçait une partie du recul de 5% de la veille après l'annonce d'un amortissement de goodwill d'un montant indéterminé sur le 4e trimestre 2011 et l'absence de dividende pour l'exercice 2011. Novartis gagnait 0,2%, Nestlé perdait 0,4% et Roche cédait 0,5%. Sur le marché élargi, Weatherford montait de 0,3% après la publication de ses chiffres pour le T4 et 2011. Le groupe de services pétroliers a profité d'une forte reprise au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et d'une forte croissance en Amérique du Nord et sur les autres marchés. Walter Meier gagnait 0,1% après ses chiffres. Sulzer, qui a annoncé la nomination de Klaus Stahlmann au poste de CEO avec effet immédiat, reculait de 0,7%. Le japonais Toyota Industries Corporation (TICO) a porté à 44 francs nets de 38 francs par action son offre de rachat sur Uster Technologies, dont le conseil d'administration recommande maintenant l'acceptation de l'offre. L'action grimpait de 4,1% à 45,55 francs. Tokyo clôture quasi stable, l'accord grec était anticipé La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, quasi stable (-0,23%), les investisseurs semblant avoir anticipé l'accord européen d'aide à la Grèce qui n'a pas fait beaucoup bouger le marché. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 22,07 points à 9463,02 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté perdu 0,33%, lâchant 2,74 points à 816,29 points. L'activité a été assez intense, avec 2,38 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les indices sont restés proche de l'équilibre toute la séance, y compris après l'annonce d'un accord des ministres des Finances européens au versement d'une nouvelle aide publique à la Grèce, de 130 milliards d'euros. Malgré cette annonce, les mouvements d'achats sont restés limités à la Bourse de Tokyo car nombre d'investisseurs avaient acquis de nombreux titres récemment, faisant monter le Nikkei de quelque 5% sur l'ensemble de la semaine dernière. "Tout ceci avait déjà été pris en compte", a expliqué Yoshihiro Okumura, courtier chez Chibagin Asset Management, cité par Dow Jones Newswires. D'après lui, l'important pour la Bourse de Tokyo sera "de voir si la reprise américaine se poursuit et si le yen continue de baisser". Considérée comme une valeur refuge par les investisseurs en temps de crise, la devise nippone a flambé ces derniers mois face au dollar et à l'euro, ce qui réduit les marges des groupes nippons actifs à l'étranger. Elle a toutefois perdu du terrain depuis une quinzaine de jours, à la faveur d'un certain apaisement des craintes vis-à-vis de la dette européenne et, partant, de la croissance économique mondiale. Parmi les quelques mouvements de titres constatés, hier, les fabricants d'électronique ont perdu du terrain après avoir vigoureusement grimpé ces derniers jours grâce à l'effritement du yen : Sony a cédé 1,43% à 1.657 yens, Panasonic 1,93% à 710 yens et Sharp 1,97% à 547 yens. Pour la même raison, les constructeurs d'automobiles ont cédé du terrain : Toyota 0,90% à 3.320 yens, Nissan 1,49% à 796 yens et Honda 1,34% à 2.935 yens. Le plongeon du jour a touché leur concurrent Mazda, qui a dévissé de 9,94% à 145 yens, des rumeurs évoquant une possible augmentation de son capital.