Les Bourses européennes retournent à la baisse, hier, quelques minutes après l'ouverture, la tentative de rebond technique après la chute de la veille ayant fait long feu, les craintes des investisseurs restant fortes pour l'avenir de la zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 abandonnait 0,29% à 3 114,76 points après avoir gagné 0,4% dans les premiers échanges. La Bourse de Londres cède 0,19%, celle de Francfort 0,15% et la place madrilène 1,1%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 s'inscrit en recul de 0,37% au lendemain d'une baisse de 2%. Les indications préalables en provenance des USA étaient légèrement positives, avec des futurs US en hausse par rapport aux clôtures la veille en Europe. En Asie, les marchés ont fléchi et le Nikkei a abandonné près de 1,5%. "L'incapacité de la Grèce à trouver un gouvernement de coalition remet en cause tous les accords passés avec l'Europe et le FMI", souligne CM-CIC Securities dans une note. "Parallèlement au dossier grec, le dossier irlandais s'annonce de plus en plus délicat. Le référendum nécessaire à la ratification du traité intergouvernemental est perçu comme un traité d'austérité actuellement rejeté par de plus en plus d'Européens. Les prochaines semaines s'annoncent mouvementées", prévient l'intermédiaire. Le chef de la Coalition de la gauche radicale grecque, Alexis Tsipras, chargé de former un gouvernement de coalition, va consulter ce mercredi les dirigeants des grandes forces politiques du pays sans espoir crédible de débloquer la situation qui menace jusqu'à l'appartenance de la Grèce à la zone euro. Paris repart à la baisse, préoccupée par la Grèce La Bourse de Paris évoluait en baisse, hier, dans les premiers échanges (-0,30%), au lendemain d'un passage à vide, restant toujours focalisée sur l'impasse politique en Grèce. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 perdait 9,45 points à 3115,35 points. La veille, il avait cédé 2,78%, pour revenir au plus bas depuis deux semaines. Après une ouverture en légère hausse, le marché parisien est rapidement reparti à la baisse dans les premiers échanges, les investisseurs restant suspendus à la crise politique en Grèce, où aucune coalition ne semble être en mesure de se dégager pour gouverner le pays. Symbole des incertitudes du marché parisien, les valeurs bancaires évoluaient en ordre dispersé. Crédit Agricole prenait 0,12% à 3,47 euros et Société Générale 0,03% à 17,14 euros mais BNP Paribas perdait 0,64% à 24,88 euros. Dexia était stable à 0,19 euro après avoir enregistré au premier trimestre une perte nette de 431 millions d'euros, principalement liée à des ajustements de valeur. Air Liquide (+0,28% à 96,47 euros) profitait d'un commentaire de l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's qui envisage de relever sa note. Alcatel-Lucent perdait 1,21% à 1,14 euro après que l'agence de notation Moody's eut abaissé mardi sa note d'un cran, à "B2". Saint-Gobain grignotait 0,02% à 31,31 euros, après l'annonce de la signature d'un accord lui permettant de porter à 100% sa participation dans la société américaine Sage Electrochromics. Lafarge (+0,24% à 29,79 euros) bénéficiait d'une hausse du bénéfice net au premier trimestre de son concurrent suisse Holcim. Air France gagnait 0,62% à 3,60 euros. Le trafic de passagers a progressé de 2,8% en avril mais le fret a chuté de 8,3%. Enfin, Sopra Group (+0,24% à 42,30 euros) profitait du relèvement de la recommandation sur son titre à "surpondérer", contre "neutre" auparavant, par HSBC.
Francfort: le Dax en légère hausse La Bourse de Francfort évoluait en petite hausse, hier matin, alors que le marché digérait une série de résultats d'entreprises et s'inquiétait toujours sur le sort de la Grèce. L'indice Dax gagnait 0,42% à 6 471,59 points et le MDax prenait 0,56% à 10'474,35 points dans les premières transactions. Commerzbank était en tête de l'indice Dax (+2,75% à 1,57 euros) après avoir annoncé avoir déjà rempli et même largement dépassé ses exigences de recapitalisation. L'assureur Allianz (+0,71% à 83,94 euros) a aussi favorablement surpris le marché en annonçant des chiffres provisoires en hausse au premier trimestre. Bayer, qui songerait à vendre ses activités dans les appareils de mesure du diabète selon le Financial Times Deutschland, s'appréciait de 1,68% à 52,19 euros. Le groupe d'énergie EON perdait 0,16% à 15,81 euros. Ses résultats trimestriels définitifs publiés mercredi ont simplement confirmé des résultats provisoires publiés le 2 mai, aussi avaient-ils peu d'effet sur le marché. Lufthansa perdait 2,28% à 9,03 euros, au lendemain du versement de son dividende de 0,25 euro par action au titre de 2011 après son assemblée générale ordinaire. Henkel reculait de 1,02% à 54,40 euros après avoir présenté des résultats du premier trimestre plutôt encourageants, améliorant sa rentabilité et enregistrant une forte hausse de son bénéfice net, supérieure aux attentes des analystes.
Londres: le FTSE à nouveau dans le rouge La Bourse de Londres était de nouveau dans le rouge, hier matin, toujours inquiète des conséquences du blocage politique en Grèce, même si la baisse restait plus modérée que la veille. Après une timide tentative de rebond en tout début de séance, l'indice FTSE-100 des principales valeurs lâchait 16,15 points peu après l'ouverture soit 0,29% par rapport à la clôture de la veille, à 5 538,40 points. Les banques payaient le prix de ces inquiétudes, Royal Bank of Scotland lâchant 2,64% à 22,84 pence et Lloyds Banking Group 1,83% à 30,51 pence. L'éditeur de logiciels pour entreprises Sage Group faisait bien pire (-5,07% à 264,60 pence), ainsi que la société écossaise d'ingénierie pétrolière Weir (-7,08% à 1 477 pence), ayant chacun publié un rapport d'activité jugé décevant par le marché. Du côté des gagnants, le distributeur Sainsbury, qui gère la troisième chaîne de supermarchés du Royaume-Uni, gagnait 2,25% à 308,10 pence. Il a annoncé un bénéfice annuel en légère baisse par rapport à l'année précédente, mais a continué à gagner des parts de marché. Les minières reprenaient de leurs côté une partie du terrain cédé la veille, à l'instar de Glencore (+1,80% à 399,35 pence).
Suisse : la tendance négative se maintien La Bourse suisse a entamé la séance d'hier, sur une note pratiquement inchangée, avant de céder à nouveau du terrain. Dans les premiers échanges, le SMI perdait 0,41% à 5 953,24 points. Le SLI cédait 0,40% à 902,11 points et le SPI 0,23% à 5 575,26 points. Holcim gagnait 0,1% après ses chiffres trimestriels. Les données du cimentier se sont révélées hétérogènes, selon les analystes. Le chiffre d'affaires est à peu près conforme aux attentes, les résultats d'exploitation EBITDA et EBIT sont à la limite inférieure de la fourchette des attentes. Holcim a confirmé ses prévisions 2012 et continue d'attendre une croissance organique de l'EBITDA. Zurich Insurance gagnait 0,1% à la veille de la publication de ses chiffres trimestriels. Givaudan reculait de 0,2% malgré de solides chiffres trimestriels de son concurrent Symrise. La plupart des autres blue chips évoluaient dans le rouge. CS, traitée hors dividende de 0,75 franc, reculait de 3,15 ou 0,63 franc. Swiss Life perdait 1,7%, Julius Bär 0,9% et UBS 0,5%. UBS a annoncé vouloir vendre des titres CDO pour 1,5 milliards de dollars. Les trois poids lourds pesaient aussi sur l'indice: Novartis perdait 0,85, Roche 0,6%, alors que Nestlé (-0,1%) résistait mieux. Sur le marché élargi, SPS cédait 0,5% après la publication surprise de ses chiffres trimestriels. L'ouverture de Prime Tower a entraîné une hausse des revenus locatifs et de l'EBIT avant revalorisations. Le résultat après revalorisation a en revanche reculé. La direction a confirmé les objectifs pour 2012. Petroplus chutait de 12,5%, Private Equity Holding perdait 4,0% et Orascom DH 2,5%. A l'inverse, Bobst montait de 6,6%, Mindset de 4,3% et Autoneum de 3,5%.
Tokyo: le Nikkei perd 1,49%, plombé par la Grèce et l'euro L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, en très nette baisse, de 1,49%, à cause d'un regain du yen face à l'euro, sur fond de craintes ravivées concernant la situation politique et financière de la Grèce. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 136,59 points pour s'afficher à 9 045,06 points, évoluant à son plus bas niveau de fin de séance depuis mi-février. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé de son côté de 1,38%, abandonnant 10,74 points à 765,83 points. Le volume des transactions a été moyen, avec 1,8 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les valeurs avaient rebondi la veille, mais les mauvaises performances de Wall Street à cause des inquiétudes entourant la Grèce ont rejailli sur la place tokyoïte et les autres bourses asiatiques, enfonçant en outre la monnaie du Vieux continent. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a stagné à 3 145 yens, par attentisme, le géant devant annoncer ses résultats financiers 2011-2012 et les prévisions pour cette année budgétaire quelques minutes après la clôture. Les titres de ses concurrents Honda et Nissan ont pour leur part respectivement pris 0,37% à 2 729 yens et perdu 1,65% à 777 yens. Saillante dans ce secteur fut la progression de 0,84% de la valeur Bridgestone, à 1803 yens, les donneurs d'ordres ayant manifestement parié avant l'annonce des résultats du pneumaticien, donnés après la fermeture et au demeurant très positifs. Parmi les groupes d'électronique, le titre Sharp, en phase difficile, a cédé 0,24% à 409 yens, se situant actuellement au plus bas depuis plus de trois décennies. A l'inverse, Panasonic a progressé de 1,73% à 587 yens, des journaux ayant affirmé que le groupe, qui fera état de ses résultats et prévisions vendredi, devrait miser sur un retour dans le vert cette année après une perte colossale pour l'exercice achevé en mars. Le titre Sony a pour sa part gagné 0,90% à 1228 yens, des investisseurs semblant spéculer sur la publication jeudi des évaluations de résultats du groupe pour l'année budgétaire entamée en avril, après avoir passé d'épouvantables mois en 2011. Les actions des sociétés financières, les plus échangées de la journée, ont quant à elles reculé: celle de Mizuho Financial Group a décliné de 1,67% à 118 yens, celle de Mitsubishi UFJ Financial Group de 1,64% à 360 yens et celle de Normura Holdings de 2,05% à 286 yens. Le titre du groupe de télécommunications Softbank s'est aussi démarqué, avec une hausse de 2,21%, vraisemblablement grâce à l'annonce de la création d'une coentreprise avec l'américain PayPal pour lancer dans l'archipel un nouveau système de paiement par mobile multifonctionnel (smartphone). A souligner enfin le bond de 7,38% à 1120 yens de l'action du fabriquant de condiments, assaisonnements et ingrédients alimentaires divers Ajinomoto, lequel a annoncé la veille la vente à son compatriote brasseur Asahi de l'activité de boissons lactées Calpis pour 120 milliards de yens (1,15 milliard d'euros).