Grâce à un projet de modernisation de ses infrastructures et un partenariat avec des équipes médicales étrangères, la clinique médico chirurgicale infantile (CMCI) de Bou Ismaïl, chargée de la prise en charge des cardiopathies congénitales des enfants, va améliorer ses prestations. Il est à noter que le programme, qui a déjà été arrêté en 2006 en collaboration avec le ministère du Travail et des Affaires sociales, cette clinique étant rattachée à la CNAS (Caisse nationale des assurances sociales) sera lancé prochainement en faisant entre autres appel à des sommités étrangères de la chirurgie cardiaque infantile. Ils devront, notamment effectuer des séjours pédagogiques dans la clinique pour former le personnel médical à certaines interventions chirurgicales très pointues. Celles-ci, signalons-le, n'étaient jusque-là pas pratiquées en Algérie et faisaient l'objet de transfert à l'étranger en particulier en Belgique et en Suisse, deux pays avec lesquels la CNAS est liée par des conventions depuis plus de 10 ans. Le programme, tracé par le secteur de la sécurité sociale surtout pour la prise en charge d'enfants (de six mois à 12 ans) atteints, de pathologies cardiaques et qui s'étalera sur une période de trois années (2006 à 2009) et fera de cette infrastructure sanitaire une référence au niveau régional, selon ses initiateurs. La demande nationale de prise en charge d'enfants atteints de déformations congénitales étant très importante, la liste d'attente étant évaluée par la CMCI à 3.500 enfants sans compter les nouveaux cas qui surviennent chaque année, ''il était impératif de faire appel aux cliniques privées algériennes déjà conventionnées avec la CMCI mais également à des équipes médicales étrangères'', ajoutent les mêmes sources. Des équipes médicales étrangères spécialisées dans la médecine infantile ont exprimé leur disponibilité à venir en Algérie et former sur place des équipes medico-chirurgicales algériennes, notamment en matière de micro-chirurgie. Pour améliorer les performances de la clinique de Bou Ismaïl et par conséquent absorber la liste d'attente et supprimer les transferts à l'étranger qui ont coûté en 2007 près de 12 millions d'euros, les responsables du secteur vont lancer dans les prochains jours un plan d'aménagement visant l'augmentation des capacités d'accueil et de prise en charge tant sur le plan quantitatif que qualitatif de la clinique. Celui-ci touchera les blocs opératoires actuels qui seront mieux équipés pour répondre aux normes internationales, l'ouverture d'une nouvelle salle de cathétérisme d'ici à octobre prochain, la construction sur une superficie de 8000 m2 de deux nouveaux blocs opératoires spécialisés dans certaines pathologies ainsi que la réalisation d'un centre d'accueil pour les familles. Le volet humain sera,lui aussi, pris en charge avec des mesures incitatives pour faire appel à d'éminents professeurs qui ont déjà émis le vœu d'effectuer des séjours de formation de deux à trois mois au sein de la clinique pour peu que les conditions d'accueil et de travail soient bonnes. Depuis le lancement du programme en 2006, plus de 2.100 enfants ont été opérés à cœur ouvert ou fermé sur une liste de 3.750 malades en attente. Durant le premier semestre 2007, 299 malades ont été opérés par les équipes de la CMCI de Bou Ismail, 708 par celles des cliniques privées (600 millions DA) et 84 enfants ont été transférés à l'étranger (12 millions d'euros). L'autre nouveauté dans la CMCI est l'appel à des spécialistes occidentaux et africains de la chirurgie cardiaque infantile et ce, dans le cadre des conventions signées avec des équipes belges, suisses et d'Afrique du Sud, qui viennent opérer sur place des enfants atteints de pathologies complexes. Cela a été le cas en 2007, année durant laquelle 8 enfants ont été opérés à la clinique de Bou Ismaïl en présence de professeurs étrangers qui dirigeaient les équipes algériennes d'intervention qui font, par ailleurs, de petits séjours de formation à l'étranger dans le cadre de la formation continue. L'extension et la modernisation des équipements médicaux de cette clinique, ainsi que l'apport de spécialistes étrangers contribueront sans nul doute à une plus grande prise en charge des cardiopathies infantiles, ainsi que la réduction des transferts de malades à l'étranger, estime-t-on.