Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, M. Sid Ahmed Ferroukhi, a indiqué, avant-hier, à Alger qu'un protocole d'accord relatif à l'exploitation de licences de pêche accordées par le gouvernement mauritanien à des opérateurs algériens était en phase de finalisation. "L'Algérie est toujours intéressée par l'exploitation de ces licences. Nous sommes en train de finaliser le protocole d'accord lié à cette question", a indiqué le ministre lors du Forum du quotidien Liberté. Il s'agit selon lui de définir les conditions d'exploitation de ces licences et de faciliter les procédures aux opérateurs algériens désirant les exploiter dans le cadre de la réglementation mauritanienne. Cette exploitation devrait constituer une nouvelle source de production qui "viendra consolider et approvisionner le marché national", selon M. Ferroukhi. Le gouvernement mauritanien a attribué cinq licences de pêche au profit des opérateurs privés algériens, portant sur les pélagiques (poisson bleu) comme la sardine. Abordant la stratégie de son secteur qui vise à instaurer un nouveau model de croissance à travers un développement intégré et durable de l'économie de la pêche, le ministre a souligné que les objectifs attendus sont l'approvisionnement durable du marché, la préservation de l'emploi, l'amélioration de la qualité des produits, la gestion responsable de la ressource et la régulation participative de l'effort de pêche. Pêche des petits pélagiques, un enjeux considérable Citant la filière de pêche des petits pélagiques qui représente 70% de la production halieutique algérienne en volume, M. Ferroukhi a indiqué que cette filière représente des enjeux considérables sur le plan socio-économique. La consommation du poisson a été multipliée par 10 en 50 ans ... Depuis l'indépendance, la production des petits pélagiques a été multipliée par 6, la flottille par 3,5, alors que la taille du marché de consommation a été multipliée par 10, a détaillé le ministre. Cette filière compte 55.000 emplois dont 20.000 directs, 1.200 sardiniers, soit le tiers de la flottille en Méditerranée, alors que le chiffre d'affaires de la production oscille entre 11 et 17 milliards DA pour une production moyenne de 76.000 tonnes entre la période de 2001-2011. Cependant le débarquement de la sardine fait face actuellement à un contre cycle, c'est à dire une décroissance en volume et période. "Des incertitudes persistent quant aux effets d'accentuation de cette baisse générée par les impacts des changements climatiques et la pollution des côtes notamment", dira le ministre. L'Algérie qui compte 185.000 tonnes de biomasse, est au deuxième rang après l'Italie dans les captures maritimes, soit 12%, et au premier concernant les petits pélagiques, et ce, parmi les 23 pays méditerranéens. La reprise de la pêche du corail n'est pas envisageable dans l'immédiat A une question sur la reprise de la pêche du corail, le ministre a indiqué que son secteur travaillait pour réunir les conditions d'une opportunité de reprise de la pêche au corail interdite depuis 1998. "Ce que nous pouvons dire actuellement, d'un côté, il y a une action mise en place par les services de sécurité pour préserver les zones de pêche du corail et, de l'autre côté, nous travaillons pour réunir les conditions pour poser l'opportunité d'une reprise. Mais pour l'instant, nous ne sommes pas à ce stade", a-t-il dit. Le ministre a souligné qu'une étude technique a été menée pour évaluer la ressource coralliaire en vue de son exploitation rationnelle. Premier producteur de corail rouge en Méditerranée avec près de la moitié du volume pêché dans la région dans les années 90, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Algérie a interdit la pêche de cet or rouge en 1998 afin protéger cette ressource.