Alors qu'elles croyaient définitivement révolues ces périodes sombres des coupures intempestives de la fourniture électrique, les populations vivant dans les centres urbains au Niger, notamment celles de la capitale, subissent depuis près d'une semaine, dans leur chair, le retour du calvaire. En effet, depuis plus d'une semaine, la capitale Niamey ainsi que toutes les autres villes du pays ont renoué avec les coupures électriques. La population est soumise, impuissante, aux délestages très prononcés de plusieurs heures, des fois, toute la journée, pendant ce mois de mars qui est exceptionnellement très chaud cette année. Les populations ne sachant plus à quel saint se vouer, commencent à exprimer leur ras-le-bol, d'autant plus que toutes les garanties et autres promesses tenues par les Responsables de la Société nigérienne d'électricité (NIGELEC), sont restées sans suite ; la situation s'est au contraire davantage empirée. En effet, au Niger, on garde encore en mémoire les fréquentes, des fois totales, coupures d'électricités, suivies, dans les meilleurs des cas, des séries de délestages très prononcés dans certains quartiers, des dernières années. Et ce, en dépit des nombreuses promesses des autorités et des responsables de la NIGELEC, chaque année, de régler définitivement ce problème récurrent. Ces coupures électriques ont été souvent justifiées par les autorités de tutelle par des pannes techniques sur l'interconnexion haute tension qui fournit plus de 80% du courant électrique consommé au Niger à partir du Nigéria. Cependant depuis avril dernier, bientôt un an, la société aurait mis en service, selon ses responsables, un groupe électrogène de 20 mégawatts à Niamey qui vient s'ajouter à la disponibilité nationale qui est de 20 mégawatts, alors que les besoins de la seule capitale tournent autour de 100 mégawatts, en période de forte chaleur. En outre, le Directeur général de la NIGELEC, M. Halid Alhassan, avait promis, en août dernier, qu'après les travaux de réhabilitation générale du réseau électrique de la Ville de Niamey, par la Société Nigérienne d'Electricité, qui ne devait durer que 2 mois, d'après lui, les fréquentes coupures de la fourniture de l'énergie électrique que les populations, notamment, de la capitale nigériennes, ont subi durant ces dernières années, seraient remédiées. Il s'agissait de l'installation de nouveaux équipements comprenant, des transformateurs de grande puissance, des câbles souterrains et tous les accessoires nécessaires au renforcement des anciens postes de transformation surchargés et à la création de nouveaux postes 20kV pour repartir la charge et soulager les départs surchargés, ainsi que la construction de cabines maçonnées, à travers les différents quartiers de la ville de Niamey. L'opération, d'un coût global de 1,2 milliard de FCFA, serait financée à hauteur d'environ 800 millions de FCFA par un prêt de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) pour la partie acquisition du matériel et 400 millions FCFA sur fonds propres pour la construction des locaux, la fourniture des poteaux et l'exécution des travaux. Et M. Halid Alhassan pensait qu'à l'issue de cette opération les coupures fréquentes, même de courte durée, seraient définitivement solutionnées. Mais aujourd'hui, la population est plongée dans un désarroi total, tellement la situation s'est dégradée au fil du temps. Une situation très décriée par l'ensemble des organisations de défenses des droits des consommateurs et la société civile au niveau de la capitale. Ils interpellent les responsables concernés de prendre ce problème au sérieux et de sortir dire la vérité à la population pour qu'elle ne soit pas stressée. Selon le Coordonnateur du Forum pour une citoyenneté responsable, M. Souley Oumarou, "l'on a l'impression que quelque chose est en train d'être cachée à la population par les autorités". "On ne comprend pas qu'on ne puisse pas résoudre les problèmes de la capitale est qu'on se gargarise à aller créer l'électricité, en campagne, là où le besoin est même moins fort", se demande-t-il. Parallèlement, le projet de construction à Niamey d'une centrale thermique de 100 mégawatts, initialement prévue cette année, grâce à un financement de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), pour un montant de 17 milliards de francs CFA, semble avoir du plomb dans l'aile, à croire les explications données par le Directeur général de la NIGELEC lors de sa dernière sortie médiatique. En attendant, tous les espoirs sont fondés sur la construction du gigantesque barrage hydroélectrique de KANDADJI sur le fleuve Niger, en amont de Niamey, dont la fin est prévue en 2016, une des priorités majeures des autorités actuelles, qui pourra produire environ 130 000 mégawats, permettant ainsi au Niger d'avoir accès à de l'électricité à bon marché.