La Banque mondiale a approuvé mardi un financement de 203 millions de dollars pour le Niger dans le cadre d'un programme à long terme de la BM contre les sécheresses récurrentes et les pénuries chroniques de nourriture et d'électricité dans la région du Sahel. Ce financement est destiné au Programme de développement des ressources des bassins hydrauliques et de gestion durable des écosystèmes du Niger qui contribuera au financement du "Programme de Kandadji", visant à accroître la production alimentaire, générer davantage d'électricité et créer des emplois et des opportunités économiques pour les familles et communautés vivant le long du bassin du Niger. Selon l'institution de Bretton Woods, ce projet aidera l'Autorité du Bassin du Niger à renforcer la coopération régionale entre les neuf pays riverains. Le Programme de Kandadji est un exemple des efforts de la BM envers la création de "pôles de croissance" en Afrique dans le but de générer de la croissance au sein de l'agriculture, de l'infrastructure et de d'autres secteurs clés. "Le programme de Kandadji est un projet de développement transformationnel qui offrira un nombre considérablement plus important d'opportunités aux communautés, plus de nourriture, d'eau et d'électricité, et qui réduira la pauvreté dans la région la plus pauvre de l'Afrique", a déclaré le vice-président de la région Afrique de la BM, Makhtar Diop. Estimant qu'une plus grande productivité agricole et électrique est essentielle pour le développement futur de l'Afrique, M. Diop a indiqué que plus de 47 % de la population des 16 millions de personnes vivant au Niger sont âgées de moins de 15 ans. Les sécheresses récurrentes et les pénuries chroniques de nourriture et d'électricité touchent souvent la région. Seules 12 % des terres du Niger sont suffisamment fertiles pour y faire pousser des récoltes alimentaires. "Le Programme de Kandadji apportera une contribution importante en aidant à répondre aux besoins en matière de développement de la population du Niger et des autres pays voisins du Sahel", a dit le directeur du développement durable en Afrique pour la BM, Djamal Saghir. Dans ce sens, il a considéré qu'en soutenant des projets transformationnels qui ont des bénéfices transfrontaliers, comme celui de Kandadji, il est possible de mobiliser l'ensemble des populations en faveur de solutions énergétiques qui participent à la création d'un avenir plus prometteur en termes de développement pour l'Afrique occidentale. "Le Programme de Kandadji constitue une opportunité de montrer qu'un développement positif peut être favorisé par des programmes bien conçus qui stimulent fortement la croissance", a affirmé le spécialiste principal de la gestion des ressources aquatiques pour la région Afrique de la BM. "Nous espérons une mise en œuvre efficace du projet de manière à ce que ses bienfaits aident à créer de meilleures perspectives de développement pour les communautés, tant au Niger que dans les autres pays du Bassin du Niger", a-t-il poursuivi. L'approbation du Programme de Kandadji par la BM répond aux priorités établies par le Caucus africain et par la Déclaration de Kinshasa II d'août dernier, laquelle préconisait une augmentation de la productivité agricole africaine par le biais de projets régionaux intégrés et du renforcement des pools d'énergie électrique pour avoir un impact régional.