La Liechtensteinische Landesbank (LLB) coupe dans ses effectifs afin de réduire ses coûts. L'établissement liechtensteinois, qui a plus que sextuplé son bénéfice net en 2012, supprimera un quart de ses 1 090 emplois à temps complet, dont environ 70 en Suisse.La suppression de 250 postes s'inscrit dans le cadre de la stratégie dite "Focus2015". L'effectif sera ramené à 840, a indiqué à Zurich la banque originaire de la petite principauté voisine de la Suisse. L'objectif général consiste à se concentrer sur certaines activités.La mesure implique notamment la fermeture de la filiale LLB (Suisse). L'entité, titulaire d'une licence bancaire helvétique depuis 1998, est basée à Zurich et compte plus de 100 employés. Active dans la gestion de fortune et d'actifs, elle dispose d'antennes à Genève, Lugano et Abou Dhabi (Emirats arabes unis). Des emplois maintenus La LLB renoncera au site tessinois et reprendra sous l'aile du groupe 30 collaborateurs à Zurich et Genève. Au final, 70 postes passeront donc à la trappe. La filiale accusait des chiffres rouges ces dernières années, a dit Roland Matt, directeur général. Le recentrage a été initié dans le sillage des affaires fiscales avec l'Allemagne et les Etats-Unis. A ce titre, la banque a provisionné 16,2 millions de francs dans l'attente d'une solution avec les autorités américaines. L'abandon de LLB (Suisse) n'est toutefois pas lié avec le conflit fiscal entre la Suisse et les Etats-Unis, a ajouté Roland Matt. Le dossier implique pour l'heure une bonne dizaine de banques helvétiques. Fermeture d'agences Le redimensionnement comprend encore la fermeture au Liechtenstein de deux des propres agences de la LLB. Celle-ci entend par ailleurs supprimer cinq autres succursales de la banque st-galloise Linth, qu'elle contrôle depuis 2007 au terme d'une âpre lutte avec la Banque cantonale de Glaris, dans les cantons de Zurich et St-Gall. Au-delà, l'établissement prévoit aussi de céder la société fiduciaire Jura Trust, à Vaduz, où 25 emplois disparaîtront. L'ensemble de la restructuration coûtera quelque 7 millions de francs, a précisé la LLB, qui est détenue en majorité par la Principauté et qui profite de par ce statut d'une garantie d'Etat. Il y a un an à peine, la LLB avait annoncé la suppression de 80 à 100 emplois au niveau du groupe. A l'avenir, la LLB ambitionne de se développer à destination des marchés d'Europe centrale et d'Europe de l'Est ainsi que de ceux du Proche et du Moyen-Orient. Elle vise à l'horizon de l'année 2015 un bénéfice net consolidé supérieur à 300 millions de francs. L'établissement est déjà présent en Autriche. Bénéfice plus que sextuplé La rationalisation divulgué cette semaine intervient alors que la banque a plus que sextuplé (+535,5%) son bénéfice net en 2012, pour le porter à 97,9 millions de francs suisse, contre 15,4 millions un an plus tôt. Cette performance découle, toutefois, d'un effet de base: le résultat 2011 avait été péjoré par des correctifs de valeur. Les avoirs sous gestion ont augmenté de 3,7% pour atteindre 49,9 milliards de francs. L'établissement a néanmoins subi un reflux d'argent frais de 392 millions (-0,8%). Le produit d'exploitation a pour sa part crû de 21% à 408,9 millions, alors que les charges diminuaient de 23 millions, à 298 millions. Les activités ont été influencées dans l'ensemble par l'évolution positive des investissements financiers à hauteur de 44 millions de francs et par un bénéfice de 19 millions dans les activités de négoce, qui avaient subi en 2011 une perte de 6,2 millions.