Connue pour le manque de couvert végétale, la région de Naâma souffre aussi d'un retard au niveau de l'extension et l'amélioration du secteur agricole. En effet, les travaux de mise en valeur agricole d'une superficie de 28.479 hectares, lancés depuis les années 90 dans la wilaya de Naâma, ont connu des retards à cause du ralentissement de l'extension de l'agriculture saharienne irriguée et fourragère dans cette région steppique, indique-t-on auprès de la direction des services agricoles. Les raisons du retard relevé dans les projets d'exploitations agricoles collectives (EAC) et individuelles (EAI) de concession dans cette région qui n'occupe actuellement que 5 300 ha, sont dues au manque de travaux d'aménagement des terres, de fixation des dunes, de réalisation des brise-vent et autres facteurs susceptibles d'empêcher la dégradation du couvert végétal des pâturages. L'activité agricole dans la wilaya s'est limitée depuis plusieurs années aux oasis situées dans les régions du sud où sont disponibles les sources d'eau. La terre et le climat homogène ont favorisé le lancement des travaux d'exploitation des terres steppiques et subsahariennes dans le cadre de la mise en valeur agricole, soutient-on. Les actions concrétisées dans ce cadre ont été axées, explique-t-on à la direction des services agricoles, sur "l'exploitation rationnelle des ressources naturelles, la mise en pratique des techniques efficaces de mise en valeur en vue de lutter contre la sécheresse et l'avancée du sable vers le nord et non l'inverse". Selon les services de la DSA, les terres steppiques situées au nord de la wilaya sont menacées par la dégradation du couvert végétal en raison du labourage illicite et incontrôlé de l'orge et des fourrages et même de l'arboriculture. "Les agriculteurs ignorent souvent les caractéristiques écologiques de ces régions à faibles matières organiques et dont les sols sont couverts d'une couche de calcaire", déplore-t-on. Ainsi, 68% des terres de mise en valeur agricole par la concession sont désertes et couvertes de sable et sont exacerbées par un climat rude et difficile ajouté aux tempêtes de sable venues du sud-ouest. Les 28% de la superficie globale concédée aux fellahs ont réalisé un taux partiel de réussite à travers la wilaya où ont été plantés des arbres fruitiers et autres produits maraîchers. Mais, insiste-t-on, les résultats des travaux de mise en valeur agricole lancés depuis 20 ans déjà à travers la wilaya "démontrent que le système écologique fragile de la région nécessite l'élaboration d'études et expériences par des laboratoires spécialisés dans le développement des cultures subsahariennes en respectant les normes techniques et les programmes de vulgarisation, en vue de permettre aux éleveurs de devenir des agriculteurs versés dans les domaines du labourage et des cultures irriguées". La région de Naâma nécessite également la réalisation de brise-vent avec l'interdiction de planter les cannes à sucre dans les zones ensablées, souligne la même source avant d'insister sur le rôle des plantations fourragères et des arbres fruitiers qui "s'adaptent mieux à la qualité du sol et des eaux d'irrigation".