RTE, le gestionnaire du réseau électrique français à haute tension, a vu ses bénéfices grimper de 50% l'an dernier, porté par une nette hausse de son chiffre d'affaires sur fond de climat plus rigoureux et d'augmentation du tarif qui génère l'essentiel de ses recettes. La filiale autonome d'EDF a dégagé un bénéfice net de 407 millions d'euros sur l'exercice, pour un chiffre d'affaires en progression de 7% à 4,5 milliards d'euros, a détaillé RTE (Réseau de transport d'électricité) dans un communiqué rendu public. Les investissements ont grimpé de leur côté de 17% à près de 1,4 milliard d'euros, reflétant le lourd programme de modernisation et de développement des lignes à haute tension qui sillonnent le pays. Les résultats de l'entreprise ont été portés par un climat plus rigoureux qu'en 2011, l'année 2012 ayant notamment été marquée par une vague de froid exceptionnelle en février qui avait entraîné des records historiques de consommation de courant. De plus, RTE a bénéficié d'une forte hausse des échanges d'électricité entre la France et les pays voisins, sur lesquels il perçoit une rémunération, et d'une hausse de 2,8% du Turpe (tarif d'accès aux réseaux électriques, principale source de financement des gestionnaires de réseaux comme RTE) en juillet dernier. Cependant, RTE, dont l'activité est très fortement régulée, souligne qu'une partie de ses bénéfices sera redistribuée à ses clients via une modération cette année et les suivantes du Turpe. Ce tarif est fixé par les pouvoirs publics tous les quatre ans et il est actuellement en cours d'élaboration pour la période mi-2013/mi-2017. Il est malgré tout appelé à monter du fait des investissements nécessaires dans les lignes électriques. Le président de RTE, Dominique Maillard, a souligné lors d'une conférence que les investissements devraient atteindre 2 milliards d'euros vers la fin de la décennie, si l'on prolonge la trajectoire actuelle qui les voit augmenter d'environ 100 millions par an, et comme le prévoit d'ailleurs le gestionnaire de réseau dans son schéma de développement décennal. RTE devrait gravir cette pente d'investissements sans changer son modèle financier, a-t-il rassuré. Actuellement, l'entreprise couvre environ 80% de ses investissements annuels par ses recettes régulées, et le reste par de l'emprunt. Plus que les questions de financement, notre vraie inquiétude pour la réalisation de nos investissements, ce sont les délais d'autorisation et les conditions d'acceptabilité par le public, a souligné M. Maillard. En outre, le directeur général adjoint en charge des finances Philippe Dupuis a indiqué que l'entreprise s'apprêtait à contracter un nouvel emprunt à des conditions attractives auprès de la Banque européenne d'investissement, qui participe déjà au financement de ses projets. Ce sera un gros montant, a-t-il indiqué, se refusant à donner plus de précision à ce stade. RTE est une filiale à 100% d'EDF au fonctionnement, à la gouvernance et au financement autonomes, conformément à la réglementation européenne, qui vise à séparer les gestionnaires des réseaux d'électricité et de gaz des activités de production et de fourniture d'énergie. Depuis deux ans, ses résultats ne sont plus consolidés dans ceux d'EDF.