La Corée du Nord a critiqué la proposition de Séoul qui avait invité le régime communiste à entamer des négociations, indiquant qu'un tel dialogue "n'aurait pas de sens" tant que les Etats-Unis et la Corée du Sud poursuivront leurs manœuvres militaires conjointes. "C'est un stratagème astucieux du gouvernement du Sud visant à masquer sa politique de confrontation et à dissimuler sa responsabilité dans les démarches criminelles qui ont provoqué la crise dans le parc industriel de Kaesong", a déclaré un fonctionnaire nord-coréen cité par l'agence officielle du régime de Pyongyang KCNA. Selon le responsable, les exercices conjoints américano-sud-coréens, qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois d'avril, contribuent à l'escalade du conflit. "De quelles négociations peut-on parler dans ces conditions? Un tel dialogue n'aurait pas de sens", a indiqué l'officiel. Début mars, la Corée du Nord a résilié tous les accords de non-agression et de dénucléarisation conclus avec la Corée du Sud. Un mois plus tard, le régime de Pyongyang a annoncé son intention de procéder à un tir d'essai d'un missile balistique de portée moyenne Musudan. Kim Jong-un : pas vu en public depuis deux semaines Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un n'a pas été vu en public ces deux dernières semaines, déclenchant une supposition que le régime de Pyongyang pourrait être tenté de modérer ses menaces de guerre, selon les médias sud-coréens. Le numéro un nord-coréen n'a pas été vu depuis le 1er avril lorsqu'il présidait la session parlementaire annuelle. L'absence de Kim n'est pas considérée comme inhabituelle, mais la disparition actuelle intervient sur fond de regain des tensions dans la péninsule coréenne alors que Pyongyang devrait lancer un missile à moyenne portée. Une source au sein des services de renseignement sud-coréens a démenti les rumeurs d'un coup d'Etat en préparation à Pyongyang, indiquant que "rien de particulier" n'avait été observé dans l'entourage du jeune dirigeant nord-coréen. D'après une autre source, l'absence de Kim Jong-un constitue une partie d'une "guerre psychologique visant à attirer l'attention de la Corée du Sud et des Etats-Unis". Début mars, la Corée du Nord a résilié tous les accords de non-agression et de dénucléarisation conclus avec la Corée du Sud. Un mois plus tard, le régime de Pyongyang a annoncé son intention de procéder à un tir d'essai d'un missile balistique de portée moyenne Musudan. Washington et Pékin veulent dénucléariser la péninsule coréenne La Chine et les Etats-Unis ont réaffirmé leur engagement pour parvenir à une dénucléarisation totale de la péninsule coréenne. Les discussions entre Pékin et Washington intervenaient à l'occasion de la première visite en Chine du secrétaire d'Etat américain John Kerry. John Kerry a rencontré les dirigeants chinois pour les inciter à faire pression sur la Corée du Nord. Cela afin que Pyongyang mette un bémol à sa rhétorique guerrière et revienne à terme à la table des négociations sur le démantèlement de son programme nucléaire. En tant que premier partenaire commercial et principal soutien financier de la Corée du Nord, la Chine, estiment les Etats-Unis, est la mieux placée pour persuader Pyongyang de revenir dans le jeu diplomatique. Le chef de la diplomatie américaine a rencontré notamment le président Xi Ping. Sans entrer dans les détails, il a qualifié son entretien avec Xi Ping de "constructif et ouvert sur l'avenir". Un rocher "sur le pied" Le Premier ministre chinois Li Keqiang a souligné lors de son entrevue avec le diplomate américain que l'aggravation des tensions ne bénéficiait à personne. "Les perturbations et la provocation dans la péninsule et dans la région nuiront aux intérêts de tous; c'est comme soulever un rocher et se le faire tomber sur le pied", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a également rencontré le conseiller d'Etat Yang Jiechi, le véritable chef de la diplomatie chinoise. A l'issue de leur entretien, les deux hommes ont réitéré côte-à-côte la volonté de leurs pays de parvenir à une dénucléarisation de la péninsule coréenne. Anniversaire de Kim Il-Sung La télévision nord-coréenne n'a rien dit du passage de John Kerry à Pékin. Elle s'est en revanche étendue sur les préparatifs de l'anniversaire de Kim Il-Sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée et grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong-un, qui sera célébré aujourd'hui.