Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé hier en Corée du Sud, première étape d'une tournée de trois jours en Asie. Il doit notamment s'efforcer de convaincre la Chine de calmer la Corée du Nord à la rhétorique enflammée depuis quelques jours. La première tournée de M. Kerry, dans la région va le conduire, outre à Séoul, à Pékin et Tokyo. Dans la capitale sud-coréenne, il doit rencontrer la nouvelle présidente du pays, Park Geun-hye, et le ministre des Affaires étrangères, Yun Byung-se. Un haut responsable de l'administration américaine, voyageant aux côtés de John Kerry, avait souligné hier matin le rôle clé que peut jouer la Chine pour apaiser la crise actuelle sur la péninsule coréenne. Pyongyang a menacé ces derniers jours la Corée du Sud et les Etats-Unis d'une "guerre thermonucléaire". Tir de missile redouté "La Chine a un énorme intérêt dans la stabilité, et la recherche incessante de la Corée du Nord à se doter d'un missile nucléaire est l'ennemie de la stabilité", a déclaré le haut responsable. "Cela nous donne à nous et aux Chinois un objectif commun très puissant pour la dénucléarisation", a-t-il également ajouté. Sur fond d'extrêmes tensions, les Occidentaux s'attendent à un prochain tir de missiles par Pyongyang. Ignorant les mises en garde de son voisin et allié chinois, le Nord a déployé sur sa côte orientale deux missiles Musudan, d'une portée théorique de 4 000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud, le Japon et même l'île américaine de Guam. L'éventuel tir de missile pourrait survenir autour du 15 avril, jour anniversaire de la naissance du fondateur du pays, Kim Il-sung, avancent les experts. Séoul doute que la Corée du Nord ait un missile nucléaire Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré, hier, douter de la capacité de la Corée du Nord à lancer un missile balistique à tête nucléaire, comme l'affirmait la veille un responsable américain citant un rapport du renseignement militaire. La Corée du Nord a conduit trois essais nucléaires, mais il reste douteux que la Corée du Nord ait fabriqué une tête nucléaire suffisamment petite et légère pouvant être montée sur un missile, a déclaré à la presse un porte-parole du ministère, Kim Min-Seok. Mais le Nord se dirige vers cette étape, où il pourra miniaturiser une tête nucléaire pour la fixer sur un missile, a ajouté le porte-parole. Obama appelle Pyongyang à renoncer à son attitude agressive Le président Barack Obama a appelé la veille la Corée du Nord à renoncer à son attitude agressive mais a assuré que les Etats-Unis se défendraient si nécessaire, à l'occasion d'une rencontre à la Maison Blanche avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon. Nous sommes tous deux d'accord sur le fait que le temps est venu pour la Corée du Nord de mettre fin au type d'attitude agressive qu'elle a adoptée, et d'essayer de faire baisser la température, a affirmé M. Obama à l'issue de sa rencontre avec M. Ban dans le Bureau ovale. Personne ne souhaite voir un conflit se produire dans la péninsule coréenne, mais il est important pour la Corée du Nord, comme pour tous les autres pays dans le monde, d'observer des règles de base, a ajouté le président américain, en référence aux menaces quasi-quotidiennes du régime nord-coréen vis-à-vis notamment des Etats-Unis et de la Corée du Sud. Nous continuerons à essayer de résoudre certains de ces dossiers de façon diplomatique, même si, comme je l'ai indiqué au secrétaire général, les Etats-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour protéger ses ressortissants et honorer nos obligations relatives à nos alliances dans la région, a souligné M. Obama.