Les principales Bourses européennes ont débuté sur une note hésitante hier avant de s'enfoncer plus franchement dans le rouge, la tendance étant notamment affectée par le repli des valeurs liées aux ressources de base. À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,02%. À Francfort, le Dax cède 1,58%, et à Londres, le FTSE 0,8%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 recule de 1,05%. L'indice des ressources de base est en baisse de 2,94%. La progression de Wall Street la veille ainsi que celle de Tokyo ce jour soutiennent la tendance positive mais celle-ci s'annonce limitée et fragile, compte tenu des incertitudes qui planent toujours sur la zone euro, indique-t-on dans les salles de marché. "La période est incertaine pour les actifs risqués", fait d'ailleurs remarquer le courtier IGMarket. Certes les premières publications trimestrielles venant des Etats-Unis sont réconfortantes mais la situation en zone euro est toujours préoccupante comme le rappelle le FMI dans ses dernières prévisions. Le FMI s'est inquiété de la fragilité persistante de l'économie européenne et a mis en garde contre la fragmentation croissante de l'économie mondiale, écartelée entre le dynamisme des pays émergents, la résistance des Etats-Unis et le décrochage de la zone euro.
Paris en hausse timide, la tendance est incertaine (+0,16%) La Bourse de Paris était en timide hausse hier en début de matinée (+0,16%) dans un marché qui se livre à quelques rachats à bon compte après trois séances de recul mais dans un environnement toujours très incertain en zone euro. L'indice CAC 40 s'adjugeait 6,11 points pour s'inscrire à 3 692,65 points. Parmi les valeurs qui se démarquent, on note EADS (+4,81% à 38,92 euros), dans un marché qui salue le succès de l'opération de placement de Daimler dans le cadre de la recomposition du capital du groupe de défense et d'aéronautique. Danone est en hausse (+1,45% à 56,44 euros), après une publication trimestrielle meilleure que prévu la veille et dans le sillage d'un relèvement de son objectif de cours par Nomura qui est passé à 62 euros contre 60 euros précédemment. Edenred s'inscrit parmi les fortes progressions de la cote (+1,54% à 25,32 euros), après avoir enregistré des chiffres satisfaisants dont une hausse du volume d'émission de 6,2%. Technip qui a remporté un contrat entre 250 et 500 millions d'euros au Brésil, progresse de 1,13% à 78,43 euros. Du côté des baisses, on note le titre Virbac (-6,03% à 168,3 euros), affecté par ses doutes sur ses objectifs de croissance et de rentabilité opérationnelle en 2013. Dans le même secteur, Vetoquinol cède 2,73% à 26 euros après un chiffre d'affaires en très légère baisse au premier trimestre. Le titre Peugeot perd 0,34% à 5,53 euros, soit un recul relativement limité après l'annonce d'une chute des ventes du constructeur de 16% en mars dans l'UE, nettement supérieure à celle du marché dans son ensemble (-10,2%). Renault s'en sort légèrement mieux avec des immatriculations qui ont baissé de seulement 9,6%, soit moins que le marché et le titre résiste (+0,10% à 46,98 euros).
Londres rebondit après trois séances de repli La Bourse de Londres rebondissait, hier matin, après trois séances consécutives de baisse, tirée par la clôture en hausse de Wall Street et une chasse aux bonnes affaires. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 10,82 points, soit 0,17% par rapport à la clôture de la veille, à 6 315,4 points. En tête de l'indice, le groupe de luxe Burberry bondissait de 4,77% à 1 326,4 pence, tiré par la hausse de 9% de ses ventes au deuxième semestre. Le groupe aérien IAG prenait de son côté 1,60% à 253,5 pence, le géant des boissons alcoolisées Diageo 1,17% à 1 983,5 pence et la compagnie aérienne EasyJet, qui a annoncé la nomination de John Barton au poste de président, 1,16% à 1 162,3 pence. Le numéro un de la grande distribution Tesco chutait en revanche de 3,72% à 370,55 pence après avoir vu son bénéfice net annuel se réduire comme peau de chagrin en raison notamment de l'impact de sa sortie des Etats-Unis. Le groupe minier Fresnillo cédait pour sa part 2,76% à 1 129 pence et le groupe de défense BAE Systems 2,72% à 379,5 pence. Francfort en net recul (-1,25%) Après avoir ouvert dans le vert, la Bourse de Francfort évoluait, hier matin, en nette baisse dans un contexte de nervosité des marchés. L'indice Dax des trente valeurs vedette perdait 1,25% à 7 586,69 points, bien plus que le MDax des valeurs moyennes, qui reculait de seulement 0,07% à 13 093,57 points. Sur le Dax, RWE était la seule valeur dans le vert et gagnait 1,09% à 29,79 euros. Le titre Beiersdorf (-0,44% à 68,06 euros) limitait les dégâts grâce à un relèvement de son objectif de cours par Bernstein Research. Deutsche Telekom occupait également le haut du tableau, reculant de 0,11% à 8,77 euros. Daimler cédait 0,39% à 39,33 euros. Le constructeur automobile a placé, hier, avec succès pour 2,2 milliards d'euros ses dernières parts dans EADS, soit 7,5% du capital du groupe d'aéronautique et de défense. Dans le cadre de cette opération, EADS a racheté 1,95% de son capital à Daimler pour un montant de 600 millions d'euros. Sur le MDax, le titre du groupe européen était en tête des valeurs (+4,84% à 39 euros). Bon dernier du Dax, le fabricant de semi-conducteurs Infineon perdait 2,61% à 5,56 euros, pâtissant des résultats de son concurrent américain Intel, dont le bénéfice net a chuté de 25% au premier trimestre. L'action de Talanx, sur le MDax, progressait de 0,34% à 23,92 euros. Le troisième assureur allemand s'est donné hier pour la première fois des objectifs de résultats à moyen terme et a confirmé sa stratégie en termes de dividende.
Suisse : encore des pertes en début de séance La Bourse suisse a ouvert dans le vert hier, mais est déjà repassée au rouge. Le SMI reculait de 0,12% à 7 708,35 points, le SLI de 0,18% à 1 148,85 points et le SPI montait marginalement de 0,02% à 7 226,86 points. Sur les 30 blue chips, les perdants dominaient dans un rapport de deux à un. Sonova (-2,6%) a annoncé que ses prévisions de résultats pour 2012/13 pourraient être remises en question. Un tribunal de district américain a accordé des dommages-intérêts de 7,25 millions de dollars à un patient dont l'implant cochléaire avait présenté des défauts. Ces produits avaient fait l'objet d'un retrait du marché en 2006, avant que Sonova ne rachète Advanced Bionics. Sonova n'avait pas pris en compte un tel dédommagement dans ses prévisions et cela pourrait peser sur les chiffres 2012/13. Le jugement sera soigneusement examiné et un recours est envisageable. Après les chiffres d'entreprises la veille, plusieurs analystes ont revu leur copie. Jefferies et Credit Suisse ont relevé l'objectif de cours d'Actelion (-0,2%), un titre qui avait gagné 3,7% la veille. Nomura a revu à la hausse l'objectif de cours de Givaudan (+0,8%). UBS et Vontobel ont réduit l'objectif de cours de Sika (+0,1%). Au lendemain des chiffres, les experts ne croient plus trop que Sika puisse atteindre ses objectifs de croissance cette année. UBS a aussi réduit l'objectif de cours de Sulzer (-1,5%): les entrées de commandes n'ont pas vraiment convaincu. HSBC a abaissé la recommandation d'Adecco (-1,9%) à "neutral". A la veille de la publication de ses chiffres trimestriels, Nestlé reculait de 0,2% et Syngenta de 0,2%. Nomura a relevé la recommandation de Syngenta à "buy", estimant que le titre offre la valorisation la plus attractive du secteur. Les valeurs du luxe Richemont (+0,6%) et Swatch (+0,7%) venaient dans le haut du tableau des gagnants. Les poids lourds pharma Novartis (+0,1%) et Roche (-0,3%) évoluaient peu. Aux bancaires, UBS (-0,2%) et CS (-0,2%) reculaient un peu. La veille, les deux titres avaient profité des bons chiffres trimestriels de l'américain Goldman Sachs. On attend cet après-midi ceux de Bank of America. Sur le marché élargi, GAM a fourni des indications sur l'évolution de sa masse sous gestion au 1er trimestre. Le reflux d'argent frais n'a pas été apprécié et le titre reculait de 0,9%. Hochdorf (pas traité) a publié ses chiffres annuels, tout comme Hügli (-1,4%) et Jungfraubahn (+1,5%). Santhera reculait encore de 4,8%. L'entreprise a annoncé la veille qu'elle manquait d'argent. Les actionnaires devront décider mi-mai s'ils poursuivent ou s'ils veulent une liquidation de la société.
Tokyo clôture en hausse de 1,22%, bons indicateurs américains La Bourse de Tokyo a terminé, hier, en nette hausse de 1,22%, encouragée par de bons indicateurs aux Etats-Unis et un nouvel effritement du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 161,45 points à 13 382,89 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté de son côté de 1,50%, prenant 16,81 points à 1 136,01 points. L'activité a été très intense, avec 3,80 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les opérateurs ont été encouragés par un bon chiffre dans le secteur de l'immobilier aux Etats-Unis: les mises en chantier de logements y ont bondi pour le deuxième mois d'affilée en mars, atteignant leur niveau le plus élevé en près de cinq ans. Une légère baisse des prix à la consommation aux Etats-Unis en mars a par ailleurs donné le signe que la banque centrale américaine pourrait continuer son programme de rachat d'actifs, afin de doper la reprise sans risquer trop d'inflation. Elles ont aussi relégué au second plan des prévisions de croissance mondiale mitigées du FMI, bien que la politique de relance du gouvernement japonais de Shinze Abe ait été crédité d'un bon point par les experts du Fonds. Hier, les constructeurs d'automobile ont repris du terrain à la faveur de l'effritement du yen du jour: Toyota a accéléré de 1,83% à 5 550 yens, Nissan de 3,33% à 1 024 yens et Honda de 2,36% à 3 910 yens. Des groupes d'électronique en ont aussi profité, comme Sony (+2,26% à 1 626 yens) et Canon (+1,66% à 3 670 yens). Le groupe de télécommunications Softbank a grignoté 1,15% à 4 415 yens. La veille, il s'est dit confiant dans la réussite de sa proposition de rachat de l'américain Sprint Nextel, malgré celle, concurrente, de l'opérateur de bouquet satellitaire américain Dish Networks. Le groupe de services financiers Nomura a pour sa part perdu 2,33% à 754 yens. La justice italienne vient d'ordonner la saisie préventive de 1,8 milliard d'euros auprès d'une de ses filiales dans le cadre d'une enquête autour de la banque BMPS.
