Les principales Bourses européennes sont en baisse à l'ouverture, hier, pour la cinquième séance consécutive, toujours préoccupées par le "mur budgétaire" aux Etats-Unis et la crise de la dette en Europe. À Paris, le Cac 40 recule de 22,14 points ou 0,65% après dix minutes d'échanges. Plombé par E.ON, le Dax-30 perd 0,74% à Francfort tandis que le FTSE recule de 0,59% à Londres, affaibli par les minières et Vodafone. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 abandonne 0,67% à 2 456,94 points. Aux Etats-Unis, le Congrès fait sa rentrée avec un compte à rebours de sept semaines pour parvenir à s'entendre sur le budget. Faute d'accord, 600 milliards de dollars de hausses d'impôt et de réductions de dépenses publiques prendront effet automatiquement le 1er janvier, au risque de replonger la première économie mondiale en récession. En Europe, les bailleurs de fonds de la Grèce ont accepté, avant-hier soir, d'accorder deux années supplémentaires à Athènes pour réaliser les économies qu'ils lui réclament mais les ministres des Finances de la zone euro, réunis à Bruxelles, n'ont pas débloqué de nouvelle tranche d'aide. Une prochaine réunion a été fixée au 20 novembre. "A court terme, la situation aux Etats-Unis et en Grèce reste en tête des préoccupations des investisseurs", dit Keith Bowman, analyste chez Hargreaves Lansdown à Londres. "Mais on peut espérer des déclarations conciliantes aux Etats-Unis et, si on arrive à oublier un peu la Grèce, on peut espérer regagner un peu de terrain". Les intervenants surveillent le support de 2 440 points pour l'EuroStoxx 50 qui, s'il tient, pourrait constituer un signal positif. Paris: le CAC 40 en baisse dans un climat dominé par l'incertitude La Bourse de Paris était en baisse sensible, hier en début de matinée, pâtissant d'un environnement incertain après la déception sur l'absence d'accord immédiat entre Européens sur la Grèce et ses inquiétudes sur la situation budgétaire aux Etats-Unis. Dans les premières cotations, l'indice CAC 40 perdait 30,41 points pour s'inscrire sous les 3 400 points à 3 382,98 points. Dans ce climat lourd, les investisseurs ont ainsi du mal à prendre des positions marquées et sont plutôt orientées vers la vente d'actifs, d'autant que l'indice CAC 40 évolue autour de seuils techniques qui le tire vers le bas. PagesJaunes tenait la vedette de la matinée grimpant de 10,2% à 1,54 euros. Le marché a salué l'accord sur la dette conclu avec les banques qui lève une lourde hypothèque sur l'avenir du groupe. Hormis trois valeurs tout justes dans le vert (Pernod Ricard, EADS et Unibail-Rodamco) tous les autres titres du CAC 40 étaient dans le rouge. Parmi les plus fortes baisses on note GDF Suez (-2,93% à 16,2 euros), ArcelorMittal (-2,01% à 11,92 euros). Au sein du SBF 120, CGGVeritas cède 3,14% après l'annonce du lancement d'une émission d'obligations d'un montant initial de 315 millions d'euros. Lagardère se replie de 1,45% à 20,69 euros. Le groupe accuse une légère baisse de l'activité au troisième trimestre, avec un chiffre d'affaires en repli de 1%, mais maintient son objectif annuel de résultat opérationnel courant dans les médias. Le réassureur Scor perdait 0,59% à 20,15 euros. Le groupe a enregistré au troisième trimestre un bénéfice net de 112 millions d'euros, en baisse de 40,4%, en raison d'un effet de base défavorable, mais ce résultat est conforme aux attentes des analystes. Lafuma perdait 10,21% à 19,92 euros après avoir annoncé l'échec de ses discussions avec le Sud-coréen E-Land qui souhaitait le racheter. Londres: le Footsie ouvre en baisse, manque d'avancées sur la Grèce La Bourse de Londres a ouvert en baisse hier, les investisseurs affichant leur déception après un manque d'avancées sur le dossier grec lors d'une réunion la veille de l'Eurogroupe. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 25,91 points, soit un repli de 0,45% par rapport à la clôture de la veille, à 5 741,36 points. Parmi les plus fortes baisses, le géant de la téléphonie mobile Vodafone lâchait 3% à 161,6 pence après avoir annoncé une perte de près de 2 milliards de livres au premier semestre sous le poids de dépréciations massives liées à la dégradation de la conjoncture en Espagne et en Italie. Le groupe d'énergie Centrica cédait de son côté 2,49% à 311,65 pence alors que l'Autorité britannique des marchés financiers (FSA) a annoncé la veille son intention d'enquêter sur de possibles manipulations sur le marché du gaz. Les minières étaient également sous pression, Anglo American reculant de 3,34% à 1 766,5 pence, Eurasian Natural Resources de 2,36% à 282,27 pence et Rio Tinto de 1,54% à 3 033,5 pence. Le groupe de télévision ITV prenait en revanche 5,41% à 91,5 pence après l'annonce d'une hausse de ses revenus sur neuf mois tandis que le géant des boissons alcoolisées Diageo gagnait 0,56% à 1 810 pence et le géant de la distribution Tesco 0,23% à 325,5 pence. Francfort: le Dax en baisse (-0,59%) La Bourse de Francfort évoluait en baisse hier, à nouveau focalisée sur la situation en zone euro, tandis que les investisseurs ont reçu les résultats du poids lourd de l'économie allemande, le géant de l'énergie EON, qui a annoncé une perte nette au troisième trimestre. Le Dax perdait 0,59% à 7 126,26 points dans les premiers échanges, tandis que le MDax reculait de 0,66% à 11 243,52 points. Sur le Dax, le géant allemand de l'énergie EON s'effondrait de 8,73% à 15,1 euros après avoir publié ses résultats trimestriels et annoncé la veille que ses objectifs pour 2013 et 2015 lui semblaient désormais "hors de portée". De juillet à septembre, le groupe a enregistré une perte nette de 179 millions d'euros, contre un bénéfice nette de 173 millions d'euros l'an passé, en raison notamment d'un environnement économique plus difficile et des contraintes réglementaires qui ont pénalisé son activité. Dans sa foulée, le numéro deux allemand de l'énergie RWE cédait 2,66% à 32,43 euros. Le producteur allemand d'engrais et de sel K+S perdait également 5,58% à 33,90 euros après avoir publié ses résultats du troisième trimestre et révisé à la baisse ses objectifs pour 2012 en raison d'une baisse de la demande sur plusieurs marchés émergents. A l'inverse, le groupe Lufthansa gagnait 0,24% à 12,45 euros, après des informations de presse la veille affirmant que la direction de la compagnie Lufthansa et le syndicat du personnel de cabine avaient trouvé un accord dans un conflit salarial qui avait entraîné une grève historique des hôtesses et stewards en septembre. Suisse : ouverture en baisse La Bourse suisse était à nouveau en baisse, hier en début de séance. La veille, le SMI a fini sous les 6 700 points. Le SMI perdait 0,30% à 6 676,70 points, dans les premières cotations, le SLI reculait de 0,25% à 1 008,23 points, le SPI abandonnait 0,31% à 6 143,72 points. Au SMI/SLI, Sonova tenait la vedette, avec un bond de 8,8%, après des résultats semestriels en hausse et nettement supérieurs aux attentes, assortis d'une confirmation des prévisions annuelles. Swiss Life (-0,3%) n'a pas conservé ses gains initiaux. L'assureur vie a publié ce matin des primes supérieures aux attentes au 3e trimestre et sur les neuf premiers mois de 2012, avec un rendement de placements en hausse et un taux de solvabilité solide, selon les analystes. Après avoir bien performé ces dernières semaines, le titre subit sans doute des prises de bénéfice. D'autres financières perdaient encore davantage de terrain. UBS lâchait 0,9% et CS 1,8%. Les cycliques Clariant (-0,8%), ABB et Holcim (-0,6% chacune) reculaient aussi plus que la moyenne. Les poids lourds défensifs n'étaient pas épargnés par cette tendance. Roche et Novartis baissaient tous deux de 0,3%, tandis que Nestlé restait inchangé. Syngenta (-0,2%) a lancé son offre de rachat des actions du belge Devgen, comme annoncé en septembre. De plus, la société bâloise a obtenu l'autorisation de l'Union européenne pour le lancement de l'isopyrazam, un fongicide de nouvelle génération. Les analystes sont toutefois d'avis que les deux nouvelles auront, au mieux, un petit potentiel de hausse sur les actions. Sur le marché élargi, les chiffres du troisième trimestre de Weatherford (-8,1%) ont déçu les investisseurs. Bien que la société ait enregistré un chiffre d'affaires record au troisième trimestre, le bénéfice avant impôts a baissé. Des coûts élevés d'amortissements notamment ont pesé sur le résultat. Tornos (-1,8%), Lem (-0,2%) et PSP (+0,5%) ont présenté également leurs chiffres. Pour ce qui est de la filiale allemande de Peach Property (-1,5%), l'entrée en Bourse a été reportée, a annoncé, avant-hier soir, la société. 7e séance consécutive de recul pour le Nikkei L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en baisse, de 0,18%, la septième de suite, plombé par le repli du dollar et de l'euro face au yen à cause de craintes persistantes concernant les Etats-Unis et la situation économique européenne. Outre le recul d'autres places asiatiques, le risque croissant d'une convocation d'élections législatives anticipées au Japon accentue la prudence des investisseurs qui détestent l'instabilité politique. Le Nikkei 225 des valeurs vedettes, qui avait pourtant débuté la journée en hausse, a encore perdu 15,39 points pour s'afficher à 8 661,05 points à la fermeture. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté lâché 0,02 point pour finir quasi inchangé à 722,56 points. La journée boursière a une nouvelle fois été peu active, avec seulement 1,50 milliard de titres échangés sur le premier marché, un niveau extrêmement faible. Prenant acte, les donneurs d'ordres se débarrassent de titres des groupes les plus à la merci de la conjoncture extérieure et sensibles à l'évolution défavorable des cours de change. Certaines valeurs, sanctionnées plusieurs jours d'affilée, ont néanmoins un peu rebondi à la faveur d'achats opportunistes. L'action du premier constructeur d'automobiles, Toyota, a ainsi résisté, stagnant à 3 085 yens. Celle de son concurrent Honda a en revanche abandonné 0,08% à 2 356 yens et celle de Nissan 0,15% à 687 yens. Dans l'autre secteur-vedette, celui de l'électronique, plusieurs valeurs ont continué de dégringoler à cause du yen et de leurs piètres performances commerciales. Sharp a encore lâché 1,30% à 152 yens et Panasonic 1,28% à 385 yens. Le titre du groupe de bureautique Canon, également gros exportateur en Europe, a de même été puni (-0,49% à 2 441 yens), ainsi que celui de son compatriote et rival Nikon (-2,16% à 1 816 yens). L'action Sony a en revanche été épargnée, reprenant 0,58% à 861 yens. Idem pour le titre Nintendo qui s'est distingué par un regain de 3,57% à 9 860 yens grâce à des prévisions extérieures de bon augure pour les ventes de sa nouvelle console de jeu de salon, la Wii U, qui sera commercialisée ce mois-ci à l'étranger et en décembre au Japon. Ont à l'inverse encore pâti des craintes de la place boursière les maisons de négoce Mitsubishi (-0,35%), Marubeni (-0,78%) ou encore Mitsui (-0,56%).