Seif al-Islam Kadhafi, 40 ans, détenu par une brigade d'anciens combattants rebelles à Zenten depuis son arrestation en novembre 2011, a comparu devant le tribunal de Zenten, à 180 km au sud de Tripoli. En tenue bleue de prisonnier, il est apparu dans le box des accusés derrière une grille, avec à ses côtés deux policiers cagoulés. Il semblait détendu et en bonne santé mais a apparemment perdu une dent pendant sa détention. Les juges ont décidé d'ajourner le procès au 19 septembre, à la demande de la défense qui a souhaité avoir accès à l'intégralité du dossier. Les journalistes ont pu échanger brièvement avec l'accusé qui a répondu par l'affirmative à la question de savoir s'il allait bien, faisant un signe avec le pouce. Au cours d'une conférence de presse après le procès, Mohamed Allagui, président du Conseil national des libertés et des droits de l'Homme a indiqué que "Seif al-Islam est détenu dans bonnes conditions conformes aux normes internationales". A la question du juge qui lui demandait s'il acceptait les deux avocats libyens désignés pour sa défense, l'accusé n'a pas répondu. Lorsque le juge lui a demandé s'il avait des requêtes, Seif al-Islam a répondu par la négative. Le juge a appelé à la barre les quatre membres de la Cour pénale internationale (CPI) co-accusés avec Seif al-Islam dans cette affaire mais ils étaient absents. Ce procès a été intenté en janvier à l'encontre du fils de Mouammar Kadhafi après qu'une équipe de quatre employés de la CPI, venus rencontrer Seif al-Islam à Zenten, a été incarcérée mi-2012, et retenue près d'un mois par Tripoli. En organisant ce premier procès qui a débuté le 17 janvier, les autorités libyennes ont voulu donner un signal fort à la CPI pour s'octroyer le droit de juger le seul fils de l'ancien dirigeant à être détenu en Libye. Les avocats désignés par la Cour pénale internationale pour défendre Seif al-Islam, avaient en réaction à ce procès, accusé la Libye de mener un procès "kafkaïen" contre ce dernier. Seif al-Islam fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour des crimes contre l'humanité commis pendant la révolte dans le pays. Les autorités libyennes ont déposé le 1er mai 2012 une requête contestant la compétence de la CPI à poursuivre le fils du dictateur déchu ainsi que son ex-chef des renseignements, Abdallah al-Senoussi, 63 ans. Egalement recherché par la CPI pour crimes contre l'humanité, ce dernier avait été arrêté mi-mars en Mauritanie et remis le 5 septembre à la Libye où il a été incarcéré.