La Grèce fait des progrès et a parcouru un long chemin en matière de redressement de ses finances publiques, a estimé, avant-hier, le Fonds monétaire international (FMI), selon qui l'enjeu majeur reste actuellement de renouer avec la croissance. Outre les progrès réalisés par le pays pour surmonter ses problèmes et les efforts pour redresser son économie, le FMI note la nécessité de la poursuite des réformes structurelles, en soulignant que l'enjeu majeur est le rétablissement de la confiance pour renouer avec la croissance. Reconnaissant que ces progrès aient été accomplis dans un contexte de très grave et douloureuse récession, le FMI souligne l'importance d'améliorer la confiance du pays afin d'attirer des investissements et de sortir de la crise. Le retour de la croissance est une condition préalable pour que la Grèce réussisse, souligne ce rapport rédigé à l'issue de la mission du FMI et des représentants de l'Union européenne en avril à Athènes pour procéder au contrôle régulier des comptes du pays. A l'issue de ce contrôle, les créanciers de la Grèce, UE et FMI, ont débloqué il y a une semaine la tranche de 2,8 milliards d'euros de prêts dont le versement était bloqué depuis mars. Les exploits de la Grèce ont été facilités par le soutien sans précédent de la communauté internationale au pays, et de la décision pour des prêts de 173 milliards d'euros au pays, rappelle le FMI. Toutefois, l'institution internationale souligne que pour surmonter la récession qui frappe le pays pour la sixième année consécutive, il faut que le pays poursuive les réformes structurelles, qui sont jusqu'ici insuffisantes. L'accent doit être mis sur la stabilité politique, la lutte contre l'évasion fiscale où très peu des progrès ont été faits et sur la réduction du nombre des fonctionnaires. En ce qui concerne la dette, le FMI a de nouveau tiré la sonnette d'alarme en indiquant que celle-ci était toujours très élevée malgré la restructuration effectuée l'année dernière. L'institution se félicite du fait que les partenaires européens de la Grèce ont accepté que la Grèce nécessitera un soutien important exceptionnel pour rétablir la viabilité de la dette et qu'ils se sont engagés à accorder davantage de soutien si besoin était. En vertu de cette décision des ministres des Finances de la zone euro, en cas d'excédent primaire du budget d'Etat (c'est-à-dire hors service de la dette), la Grèce pourrait demander une réduction supplémentaire de sa dette à ses bailleurs de fonds, à la suite des deux décotes déjà effectuées par les créanciers privés en 2012. Ces deux opérations ont ramené la dette du pays à 156,9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2012, soit 355 milliards d'euros. Mais en 2014, la dette pourrait atteindre 190% du PIB, selon les estimations. Le gouvernement grec s'est dit déterminé à réaliser à tout prix, un excédent budgétaire primaire en 2013 afin de pouvoir justifier une nouvelle restructuration de sa dette par ses prêteurs institutionnels UE, BCE (Banque centrale européenne) et FMI. Le FMI s'était déjà déclaré en faveur d'une nouvelle restructuration de la dette via un effacement négocié avec les pays membres de la zone euro, mais l'Allemagne, où des élections doivent avoir lieu le 22 septembre, a fait pour l'instant état de son opposition à une telle opération.