Entretien réalisé par Meziane Atmani Le Salon international du bâtiment, des Matériaux de Construction et des Travaux Publics (BATMATEC), considéré comme le plus important salon du genre à l'échelle continentale, après la Foire internationale d'Alger fermera ses portes au palais des expositions d'Alger après cinq jours d'exposition de matériels, de machines, des matériaux de construction et d'organisation de conférences et journées techniques rehaussées par la présence de représentant des pouvoirs publics et notamment des directeurs centraux et d'agences du ministère de l'habitat et de l'urbanisme. C'est un évènement international qui mobilisé des entreprises estrangères et nationales autour de la problématique du savoir de la construction et des nouvelles technologies utilisées actuellement dans le secteur dans d'autres pays plus avancées. Dans cette optique, nous avons rencontré en marge du salon, M Sadok Stiti, directeur général de BATIMATEC Expo qui a bien voulu répondre à nos questions… Le Maghreb :Voulez-vous nous expliquer l'importance d'un tel salon en terme d'évolution du secteur ? M. Sadok Stiti : Je pense que l'engouement qu'a connu ce salon a été montré par la participation de plus de 500 sociétés étrangères issues de 25 pays. Et la spécificité de ce salon, c'est qu'aujourd'hui, la plupart des participants ont joué le jeu en ramenant à l'exposition des équipements et de l'outillage pour développer un peu les constructions industrialisées. Nous tardons à le faire car nous sommes restés dans les méthodes assez classiques de construction ; alors qu'ailleurs les choses ont beaucoup évolué, que ce soit les techniques de construction ou les mises en œuvre de construction et des matériaux et surtout de nouveaux matériaux pour nous ; or ils ne le sont pas dans les pays développés. Je parle des matériaux de substitution qui font gagner de l'argent dans la construction et également dans les délais. BATIMATEC 2013 se distingue aussi par l'importance qu'il accorde au béton. Nous sommes actuellement confrontés à une crise de ciment et décriée partout. Mais nous n'avons pas encore développé l'industrie du béton. Nous sommes restés figés dans la production du ciment. Pourtant les grands groupes industriels de ciment, il y a 15 ans ou 20 ans de cela, avaient compris les choses et avaient développé l'industrie du ciment et du béton ; mais aujourd'hui il y a quelques initiatives dans ce sens. Il y a quelques sociétés qui tentent de développer l'industrie de béton pour d'une part améliorer la qualité de la construction et faire des économies, et surtout de plus entendre parler de cette pénurie de ciment d'autre part. Y-t-il parmi les exposants estrangers, ceux qui sont intéressés pour investir dans la production du ciment en Algérie ? Il y a actuellement beaucoup d'initiatives de partenariats qui sont actuellement à l'étude. C'est intéressant aujourd'hui, ce qui fait la différence par rapport au passé ; c'est qu'auparavant les relations de partenariats s'établissaient entre l'Etat et les partenaires étrangers. Or aujourd'hui, il y a le secteur privé qui commence à apparaître et nous avons des managers connus sur la place d'Alger, de véritables industriels qui ont réalisé des projets et se lancent dans le développement de partenariats avec des firmes internationales pour justement l'ouverture de capitaux de grands complexes industriels. C'est nouveau par rapport au passé. Evolution de BATIMATEC 2013 par rapport à celui de 2012 ? C'est sûr ! Il y a une évolution du salon. Il y a évolution à propos du nombre de participants, de la superficie d'exposition qui a atteint cette année 44.000 M2. La spécificité du salon s'explique surtout en termes de qualité de l'exposition. Ainsi nous avons procédé cette année à la sectorisation. Nous avons par exemple réuni les exposants d'électricité dans un même pavillon de la SAFEX ; il en est de même pour la climatisation, la céramique et d'autres. La sectorisation a un double effets, par le fait du nombre de visiteurs professionnels qui viennent voir toute une gamme de produits de même secteur. ; et cela nous permet à nous de connaitre l'évolution qu'enregistrent les industriels, l'un par rapport à l'autre, puisqu'ils exposent l'un à côté de l'autre. C'est une manière de les motiver aussi dans l'amélioration de la qualité, selon certains que nous avons approchés. Est-ce que ce salon permet vraiment la promotion du secteur ? C'est sûr ! Cela va de pair. Ce salon influe sur l'industrie des matériaux de construction en termes de qualité et de diversité. Bien qu'on utilise aujourd'hui la brique simple de 6 ou 12 trous, il y a des briques beaucoup plus importantes en termes de dimensions qui allègent la réalisation et les coûts ainsi que les délais. L'élargissement de la gamme des matériaux de construction passe certainement par ce salon car les industriels constatent d'eux-mêmes si le produit est réalisable ou pas. Ils écoutent avant d'investir. Et c'est l'objectif que recherche ce salon. Votre dernier mot ? J'espère que cette 16eme édition de BATIMATEC sera densifiée par des relations de partenariats. Demain (aujourd'hui), nous allons organiser des relations B to B de partenariats. A l'issue de ces rencontres nous allons voir où nous sommes arrivés. Notre but est de voir un maximum d'affaires qui seront conclues au bénéfice de notre économie.