Desertec est le projet éco-énergétique par excellence qui peut diminuer la pollution à travers le monde. L'Algérie a toujours exprimé sa volonté de faire part ce projet. Mais hélas ce but est de plus en plus lointain. Les dernières déclarations du P-DG de Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa confirment que cette tâche n'est pas facile. En effet, ce dernier s'est montré pessimiste vis-à-vis des décisions prises par l'Union européenne qui consistent à imposer des restrictions dans l'importation des énergies renouvelables. Le P-DG de Sonelgaz a donné plus d'explications à ce sujet. En effet, lors du point de presse animé à l'occasion de la présentation du bilan 2012 de son groupe, M. Bouterfa a affirmé que " La directive "9" de l'UE amenuise les chances d'exportation de l'électricité solaire vers le marché européen puisque la nouvelle mesure n'autorise l'importation de cette énergie qu'en cas de déficit de production en Europe ". Dans le même sillage, le dirigeant de Sonelgaz a indiqué que cette mesure va fermer les débouchés à l'exportation pour l'initiative industrielle de Desertec (DII) qui devrait produire, à l'orée de 2050, la moitié des besoins en électricité du Proche-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Europe. En effet, l'Europe a actuellement un excédent de production dans les énergies renouvelables. Le responsable a, en outre, illustré ses propos en citant le cas du Portugal qui dispose d'un excédent de 3 000 MW d'électricité renouvelable. Egalement, M. Bouterfa a précisé que l'Italie est le seul pays de l'Union européenne à avoir un déficit de production d'énergie renouvelable. Mais le transport de l'électricité vers ce pays coûte cher. Il faut que cela se fasse par des interconnexions électriques, ce qui représente un budget de 2 milliards de dollars. Ce point également a créé le scepticisme du P-DG qui a douté que l'Italie puisse investir une telle somme d'argent en ces moments aussi délicats à cause de la crise économique. M. Bouterfa a, de plus, affirmé que " l'Europe est en train de fermer ses usines d'énérgie renouvelables en raison de la crise économique ". Le P-DG a aussi évoqué d'autres facteurs qui empêchent la concrétisation du projet, comme le fait que l'Espagne refuse de servir de pays de transit des interconnexions électriques de peur de voir leur production concurrencée par les pays africains. Par ailleurs, le dirigeant de Sonalgaz voit la solution à toutes ces entraves dans le fait que les producteurs doivent reproduire pour eux-mêmes. C'est la stratégie adoptée par l'Algérie, qui est toujours disposée à développer des projets avec DII, a rassuré le P-DG. Dans le même contexte, le P-DG de Sonelgaz a affirmé que son groupe a terminer l'étude de faisabilité d'un projet de 1 000 MW d'origine renouvelable, lancé dans le cadre de partenariat conclu avec Desertec en décembre 2011."Nous venons de terminer l'étude de faisabilité sur 1 000 MW. On se pose des questions sur la suite. On va voir si on va trouver une voie avec les Italiens", a-t-il dit. Avant de conclure que Desertec "est une idée humaniste mais elle a une réalité économique". Rappelons que l'Algérie a conditionné sa participation au projet Desertec par un partage de financements, une ouverture plus conséquente du marché européen de l'électricité et un transfert de la technologie. Son plan national de développement des énergies renouvelables, consacrer en 2011, prévoit de dédier 10 000 MW des 22 000 arrêtés dans ce projet à l'exportation sous réserve de satisfaire aux trois conditions précédentes.