Le président du Haut Conseil islamique du Mali, Cheikh Mahmoud Dicko, a affirmé vendredi à Alger que l'Algérie avait joué un rôle "efficace" dans la résistance du peuple malien face à la crise qu'il traverse actuellement. Lors d'une conférence organisée par le quotidien "Echaab" à la veille de la conférence internationale de solidarité avec le Mali prévue à Alger aujourd'hui et demain, M. Dicko a indiqué que le peuple malien était "un peuple opprimé qui vit dans des conditions déplorables depuis plus de deux décennies" au cours desquelles l'Algérie a joué un rôle "efficace" dans sa résistance et dans l'amélioration de sa situation. Selon M. Dicko, la résistance du peuple malien et les efforts des pays de la région, notamment le soutien de l'Algérie à son pays, "ont relativement contribué à l'amélioration de la situation des Maliens", estimant que "le Mali était le prolongement de l'Algérie, les deux pays étant situés dans la même région géographique et partageant la même religion et les mêmes liens de sang", a-t-il dit. Le président du Haut conseil islamique malien a salué l'organisation par l'Algérie de la conférence internationale de solidarité avec le peuple malien, soulignant qu'elle permettra "le raffermissement des relations de fraternité entre les deux peuples". Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue des imams et Oulémas des pays du Sahel africain, Youssef Machria, a qualifié de "très importante" la conférence internationale de solidarité avec le peuple malien, soulignant que l'Algérie était connue pour son soutien aux causes justes des peuples. Il a appelé dans ce sens à la "dynamisation du rôle des Oulémas, des imams et des prédicateurs, précisant que la conjoncture actuelle exigeait "de faire prévaloir la logique de réconciliation". A cette occasion, M. Machria a affirmé que la solution à la crise des pays du Sahel, notamment la crise malienne, "doit émaner des pays de la région et non de l'étranger", soulignant que "l'étranger peut être animé de bonnes intentions pour trouver une solution à la crise mais ne connaît pas la région comme ses enfants". M. Machria a indiqué que la Ligue des imams et Oulémas des pays du Sahel africain sera "présente en force" à la conférence. Elle sera représentée par le bureau exécutif qui compte six pays, à savoir l'Algérie (pays hôte), le Nigeria, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Tchad et le Niger. Pour sa part, le conseiller personnel du président du parti du Rassemblement pour le Mali, Cheikh Oumar Diarra, a estimé que le peuple malien "est souverain en ce qui concerne le règlement de la crise". Il a en outre indiqué que "le peuple malien reste attaché à Kidal (nord du Mali) et à la nécessité de développer la région", relevant que la tenue d'élections avant de régler le problème de Kidal "sera un échec" et "un suicide". La stabilité de la situation au Mali "nécessite du temps", a-t-il souligné, avant d'ajouter que la solution doit être interne d'autant que la crise n'est pas récente mais remonte à plus de 20 ans. A propos de la conférence internationale de solidarité avec le Mali, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et porte-parole du Réseau algérien des amis du peuple malien, Mahrez Lamari, a indiqué que "le dialogue et la réconciliation au Mali" seront au centre de la conférence. "Le terrorisme et le crime transfrontaliers et le rôle de la société civile dans la prévention contre ces phénomènes", "la citoyenneté, la stabilité et la solidarité entre les peuples de la région", "les réfugiés, la crise humanitaire au Sahel et la condition de la femme dans la région" seront également au menu de la rencontre. La conférence verra la participation de 300 invités dont 123 représentants d'organisations de la société civile des pays du Sahel ainsi que des personnalités africaines.