Les ministres des Finances et présidents des Banques centrales européennes vont tenter de rassurer les investisseurs à Porto lors de leur première réunion depuis les récentes perturbations observées sur les marchés financiers. La vigueur exceptionnelle de l'euro devrait aussi être à l'ordre du jour. Le gros des débats sera suivi d'une demi-journée de réunion avec les dix Etats méditerranéens membres du Partenariat euro-méditerranéen, dont l'Algérie fait partie. Lors de cette rencontre, il sera question de réforme des finances publiques et du développement de marchés financiers efficaces. Les déséquilibres des marchés conduiront également à mettre à l'ordre du jour une discussion sur les droits et les devoirs des entreprises. Créatrices de richesse, moteurs de progrès, les entreprises assument aussi des responsabilités économiques, financières, sociales et écologiques, dans des conditions qu'il appartient aux États de définir et de faire respecter. Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a indiqué que la crise du crédit et les turbulences qui ont affecté les marchés seraient une priorité. "Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives et toutes les leçons de ces perturbations, mais il sera très utile de dégager des points de convergence", a-t-il expliqué. M. Almunia espère que les ministres s'entendront sur une position commune susceptible d'aider au "rétablissement de la confiance". Le chef économiste de la banque d'Irlande Dan McLaughlin, souligne de son côté que le ton de tout communiqué final fera l'objet d'une grande attention étant donné les divergences apparues jusqu'ici en Europe dans les réactions à la crise. De son côté, le gouverneur de la Banque d' Angleterre, Mervyn King, a estimé que la crise financière provoquée par l'effondrement du marché des crédits immobiliers "subprime" aux Etats-Unis "ne devrait pas menacer notre stabilité économique sur le long terme" si l'on continue à faire preuve de vigilance. Mais Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a averti que malgré l'accalmie actuelle, les choses pourraient s'aggraver. L'euro devrait également s'inviter à la table des discussions après avoir atteint un niveau record cette semaine en dépassant la barre des 1,39 dollar. Si la France, gros exportateur de produits de luxe aux Etats-Unis, est handicapée par un euro fort, un consensus semble émerger dans la zone euro pour estimer qu'un euro autour de 1,40 dollar est supportable.