Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a présidé hier à Alger, l'ouverture des travaux du forum économique et social du cinquantenaire de l'indépendance. Ce dernier est organisé par le Conseil national économique et social (CNES). Son l'objectif est d'élaborer "une plate-forme consensuelle" sur le meilleur mode de développement socio-économique pour l'Algérie à l'horizon 2015. Le Premier ministre s'est, lors de cette cérémonie d'ouverture, étalé sur de nombreux points relatifs à l'économie nationale. En effet, M. Sellal a qualifié de "purs mensonges" les propos avancés par ceux qui prétendent que les réserves algériennes en pétrole et en gaz tarissent. "Les réserves et les capacités de l'Algérie pour les futures générations sont disponibles', a-t-il assuré, se basant sur le dernier rapport mondial établi par des experts mondiaux et faisant ressortir que l'Algérie dispose de la 3e réserve mondiale en matière de gaz de schiste. Cette richesse permettra, selon le même orateur, de poursuivre le développement de l'économie nationale. Sur un autre registre, M. Sellal a exclu la révision de la règle 51/49 % relative à l'investissement en Algérie. " La règle 51/49 % "ne peut être révisée du moins actuellement", a-t-il déclaré. Avant de poursuivre, "Les partenaires économiques de l'Algérie "ne sont pas embarrassés par cette règle ". Toutefois, le Premier ministre a laissé la voie ouverte à une éventuelle révision de cette règle à l'avenir, notamment pour les petites et moyennes entreprises. " Si cette règle pose problème pour les petites entreprises dans certains secteurs, nous sommes prêts à étudier sa révision à l'avenir. Actuellement il n'y a pas lieu de la réviser " a-t-il ajouté. M. Sellal a, en outre, affirmé que "les richesses en hydrocarbures constituent 93% des exportations du pays (...) et qu'il est temps de prendre en main la situation avec davantage de sérieux et de développer l'économie nationale pour la booster vers de nouvelles perspectives ". Dans le même sillage, le Premier ministre reconnaît " qu'il est temps de développer l'économie nationale pour la "booster vers de nouvelles perspectives". Egalement, le chef du gouvernement a affirmé que la politique économique nationale sous la conduite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a permis de minimiser les effets "néfastes" de la crise mondiale sur l'Algérie. Selon le Premier ministre, nombreux sont les analystes qui estiment que l'envergure de la crise qui secoue actuellement l'économie mondiale induira "fatalement" dans le futur des mutations "profondes" des structures financières, industrielles et même sociocritiques. M. Sellal a de plus mis en exergue le rôle du CNES en tant qu'"espace de concertation libre et pluridisciplinaire ayant contribué significativement à la formulation des politiques publiques du pays", soulignant aussi la "pertinence" de ses analyses et propositions qui sont un "instrument d'évaluation et de prospective en matière économique et sociale". De son côté, le président du CNES, Mohamed-Seghir Babès, a estimé, lors de la même cérémonie, que ce forum sera une occasion pour "réhabiliter les lignes de cohérence entre les secteurs et les acteurs" pour le "bien-être de la nation sur les plans économique, social et humain". Cette rencontre sera sanctionnée par une série de recommandations à même de "corriger certaines distorsions et dysfonctionnements dans le but de bâtir un système de développement qui répond aux aspirations de toutes les populations''. Les points importants sur lesquels seront axées les interventions des participants portent sur la recherche des moyens de satisfaire aux besoins de la population en matière d'emploi et d'imprimer un rythme plus soutenu à la croissance économique, selon le même responsable. Les participants au forum sont invités à expliciter leurs propositions dans ces deux domaines lors des ateliers qui plancheront sur le rôle de l'entreprise dans la croissance et sur le capital humain. La même source a, de plus, indiqué : "On a reçu une saisine du Premier ministre pour sortir de ce forum avec une série de propositions" qui corrigent "les distorsions et dysfonctionnements" avec comme objectif de bâtir un système de développement qui répond aux aspirations de toutes les populations''. Les recommandations de cette rencontre "vont assigner les tâches pour les différents acteurs afin de produire les résultats escomptés", a souligné M. Babès, relevant le contexte régional "difficile", notamment aux frontières de l'Algérie, dans lequel se tient cette rencontre. La bureaucratie et la corruption seront également abordées lors de cette rencontre afin de trouver les meilleurs moyens de "les dénicher", selon le même responsable. Ce n'est qu'une fois que ce travail de "débusquer les multiples distorsions et dysfonctionnements" effectué que le cap pourra être mis sur la création des conditions d'un "nouveau modèle de croissance économique" et "la rénovation en profondeur des systèmes de gouvernance". Ces orientations précédant le début de la réflexion engagée par le CNES sur l'avenir du pays sont émises dans un contexte régional caractérisé par des menaces aux frontières du pays, conjuguées à un recul de ses revenus pétroliers et une baisse "substantielle" de la balance des paiements, selon le bilan de la Banque d'Algérie. Ces éléments ont contribué à plomber les réserves de change, ce qui a fait dire, la semaine dernière, au gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, que l'économie est face à un choc externe similaire à celui de 2009. Pour conclure, M. Babès a plaidé pour que cette rencontre soit aussi une occasion "pour réhabiliter les lignes de cohérence entre les secteurs et les acteurs" pour le bien-être de la Nation sur les plans économique, social et humain.