Le géant gazier russe Gazprom a annoncé cette semaine son intention de construire une usine de liquéfaction du gaz près de Saint-Pétersbourg afin d'ouvrir une nouvelle porte d'entrée sur le marché européen. Le groupe public a signé un contrat en ce sens avec la région de Léningrad, qui a gardé le nom porté par Saint-Pétersbourg à l'époque soviétique, lors du forum économique organisé dans l'ancienne capitale impériale. Le document prévoit de bâtir sur les rives du golfe de Finlande une usine capable de produire 10 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an (GNL), a précisé le groupe dans un communiqué. Le calendrier n'a pas été précisé. Cette usine doit permettre d'ouvrir un nouvel accès, via la mer Baltique, au marché européen, vers lequel Gazprom oriente la plupart de ses exportations. Elle se place dans le cadre d'un important renforcement des capacités de livraisons du géant public vers l'UE, qui pour l'instant a été uniquement orienté vers des gazoducs comme Nord Stream, via la Baltique, ou South Stream, en cours de construction, via la mer Noire. De nombreux analystes s'interrogent face à ces capacités de plus en plus importantes, alors que la consommation pâtit de la crise économique en Europe. Mais le marché du GNL connaît ces dernières années une forte croissance et la demande rend indispensable de construire de nouvelles capacités, a expliqué le président de Gazprom Alexeï Miller, cité dans le communiqué. Le marché du gaz connaît actuellement un bouleversement causé par la révolution du gaz de schiste en Amérique du Nord. Les Etats-Unis bâtissent des capacités leur permettant de mettre sur le marché européen du GNL, bon marché, de nature à concurrencer l'offre russe, qui représente actuellement le quart de la consommation européenne.