Une rencontre-débat sur la mise à niveau des PME/PMI sous le thème “expériences et perspectives”, s'est tenue, hier, à l'hôtel Mercure. Lors de cette rencontre, les représentants du ministère de la PME et de l'Artisanat ainsi que ceux de “Euro développement PME” en Algérie, ont présenté l'impact direct du programme sur les PME/PMI et le programme national de mise à niveau, qui débutera en 2007 et qui s'étalera sur quatre ans. Le programme d'appui au développement des PME/PMI privées en Algérie, est un programme cofinancé par la commission européenne et par le ministère de la PME et de l'Artisanat, à hauteur respectivement de 57 millions de dinars et de 3,4 millions d'euros. L'objectif de ce programme, lancé avec la signature d'une convention en 1999, est d'accompagner les entreprises, qui emploient moins de 20 salariés, pour leur permettre d'améliorer significativement leur compétitivité, en s'alignant sur les standards internationaux d'organisation et de gestion. Le directeur d'Euro-développement PME (EDPME), M. Olivier de Velp, a précisé, qu'à la fin octobre 2006, le programme a contacté 668 PME algériennes, sur une population de 2 147 entreprises ciblées par le programme EDPME, mais seulement 405 PME/PMI se sont engagées dans le processus de mise à niveau, soit 61% des entreprises contactées et 18% de celles ciblées. Sur les 668 PME contactées, rappelle l'orateur, 65 ont abandonné après le diagnostic, 92 après le pré-diagnostic, pour des raisons de financement, de manque de transparence dans la gestion, notamment pour les entreprises familiales, et d'absence de conviction par l'opérateur (mise à niveau), et 105 ont reçu un pré-diagnostic et entameront bientôt la première action de mise à niveau. Les entreprises, ayant réalisé trois actions de mise à niveau en 2005 par rapport à 2006, passent de 14% à 50% (203 PME). “Ceci démontre une avancée très appréciable des PME dans le processus de mise à niveau”, estime le directeur. Il a souligné que “la branche industrielle qui présente le plus de réactivité par rapport à la mise à niveau, est celle de l'agroalimentaire, suivie de près par celle de l'industrie chimique”. M. Brahiti, chef de cabinet de la coordination nationale du programme, a annoncé que “les actions de mise à niveau ont concerné le processus de production à hauteur de 31%, le commercial à hauteur de 34%, la qualité à hauteur de 15% et le reste 20% entre volets financiers et management”. En ce qui concerne la couverture financière MEDA, 41 entreprises ont bénéficié de ce dispositif et ont pu accéder au financement de leurs objectifs d'investissements. M. Philippe Gille, consultant international et représentant d'EDPME, est ravi de l'engouement des entreprises algériennes à participer à ce programme de mise à niveau. Il estime que les entreprises algériennes considèrent l'opération comme très importante et expriment leur satisfaction par rapport aux changements tant sur la conduite de l'entreprise, l'organisation et la structure des coûts de l'entreprise. Il a ajouté que l'une des leçons attendues de cette expérience, serait que les chefs d'entreprise aient une autre perception de leur compétitivité, pour arriver, à mieux, se situer dans la structure de leur tissu industriel, et par rapport à leurs concurrents nationaux et internationaux, car ils ne sont plus seuls dans cette économie. Des questions ont été posées par les chefs d'entreprises au représentant du programme (EDPME), entre autres, la question sur le financement des PME/PMI et les difficultés que rencontrent les entreprises auprès des banques pour fournir les garanties nécessaires. Monsieur Brahiti a annoncé que la commission européenne, a mis, à disposition du ministère de la PME et de l'Artisanat, un dépôt de 20 millions d'euros pour la couverture des garanties financières émises par les organismes de garantie, pour des prêts en faveur des PME industrielles privées, éligibles au programme EDMPE. Une convention a été signée entre le ministre, M. Mustapha Benbada, et le Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR). Le but de cette convention est de proposer une garantie pour le compte des entreprises. La rencontre a connu, aussi, l'intervention des responsables du programme (EDPME) au Maroc et en Tunisie. Les représentants ont témoigné de la mise en œuvre de ce programme et du passage vers la modernisation industrielle dans leurs pays respectifs.