Les grandes lignes du programme MEDA d'appui aux PME/PMI privées algériennes, financé conjointement par la Commission européenne et le ministère algérien de la PME et de l'Artisanat ainsi que la mission impartie au Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR), ont été largement discutées lors d'une rencontre organisée la semaine passée à Annaba au siège de la Chambre de commerce et d'industrie Seybouse (CCI) de Annaba, organisatrice. Il s'agit du premier rendez-vous en 2006 fixé, en collaboration avec le FGAR, par le nouveau conseil exécutif élu de la CCI aux opérateurs économiques des régions de Annaba, Guelma et El Tarf. Il ressort des interventions que les réalités économiques de la PME en Algérie ont changé et qu'il n'est plus possible de fractionner les dossiers et d'isoler les problèmes de mise à niveau. Trois volets d'appui direct aux PME, d'appui aux institutions financières pour les PME et d'appui aux structures intermédiaires sont prévus par Euro Développement PME pour l'amélioration de la compétitivité des PME et l'impulsion d'un esprit entrepreneurial nouveau, l'accès des PME au financement des investissements et l'amélioration de l'environnement des entreprises par le renforcement des capacités des institutions liées aux PME. Plus de 4 années après la mise en route de ce programme, les effets économiques n'ont pas été conformes aux attentes. Successivement, M. Djebbar, directeur général, et Mme Mansouri, expert financier au Fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR), créé en 2002, ont expliqué l'approche de la garantie financière FGAR/MEDA. Il ressort que cette dernière est destinée à créer un environnement favorable pour attirer les investisseurs et mettre fin aux turbulences et à l'attentisme des chefs d'entreprise. Il ressort des débats de cette rencontre de la CCI Annaba que de nombreux opérateurs économiques privés ont été contraints de se désengager dans la concrétisation ou le développement de leur projet suite à des difficultés financières, à l'absence d'Etat de droit et d'environnement économique sécurisé à la concurrence du secteur informel et à l'existence d'une économie de prédation et de rente. D'où leur scepticisme quant à l'application des dispositions de l'environnement institutionnel mis en place par l'Etat. C'est justement dans ce cadre qu'intervient l'approche du FGAR. Cette institution s'est organisée pour traiter les demandes présentées par les opérateurs intéressés par un financement. Faciliter l'accès aux crédits bancaires à moyen terme rentrant dans le montage financier des investissements relatifs à des projets viables, c'est l'objectif que s'assigne cet organisme public du ministère de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat. Il est clair toutefois que les financements des projets requièrent une expertise approfondie. Pour de nombreux participants à la rencontre, le fait que le FGAR adopte une attitude ouverte pour garantir un crédit pour le montage financier des investissements ne signifie pas qu'il soit prêt à donner son aval à tous les dossiers. M. Chiahi, représentant à Annaba d'Euro Développement PME, a annoncé la prolongation d'une année du programme Meda qui devait s'achever fin 2006. Cependant, il s'est refusé à donner des détails sur les motifs de cette décision et sur le taux de consommation de l'enveloppe financière des 63 millions d'euros mise à la disposition des projets PME/PMI en Algérie. Les résultats attendus de ce financement portent sur l'appui apporté sur la base de critères rigoureux à 400 PME/PMI dans l'élaboration et la mise en œuvre de plans de développement. Permettre un accès au financement de 300 PME/PMI et, notamment, celles bénéficiant d'appuis du programme dans la mise en œuvre de leur plan de développement. Mettre progressivement à la disposition des PME/PMI des informations et des services mieux adaptés à leurs besoins. « Je suis moi-même intéressé par les dispositions d'Euro Développement Pme en matière de crédits. Je suis constamment sur la brèche pour développer davantage mon entreprise de récupération du papier. Exportant quotidiennement 400 t de papier et en possibilité de faire mieux, je suis confronté à des difficultés générées par la bureaucratie et des pratiques condamnables », révèle le directeur de la Sarl DAF.STP spécialisée dans la transformation du papier.