La Société algérienne de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) vient de confirmer l'information selon laquelle elle a décidé de relancer son appel d'offres pour la réalisation des centrales électriques de Terga (Aïn Temouchent) et de Koudiet Eddraouch (El Tarf), d'une puissance de 1200 MW chacune, pour lequel le consortium composé d'Alstom et de l'égyptien Orascom était seul en lice. L'annonce officielle en a été faite, selon l'APS, lundi soir à Alger par le PDG de l'entreprise, M. Noureddine Bouterfa, à un groupe de journalistes de la presse nationale. Pour le nouvel appel d'offres, la date de confirmation des offres techniques est fixée au 06 octobre prochain, tandis que la date de remise des offres commerciales est fixée au 20 novembre, a précisé M. Bouterfa. Le prix maximum fixé par Sonelgaz pour la réalisation de ces deux centrales de type cycle combiné s'élève à 2,34 milliards d'euros (environ 3,4 milliards de dollars) au total, a-t-il ajouté, en précisant qu'en cas de non respect de ce prix plafond, son entreprise se réserve le droit de donner suite ou non à l'offre financière ou bien de recourir à d'autres "stratégies" commerciales pour octroyer le marché. Par ailleurs, Sonelgaz a précisé que l'appel d'offres est relancé aux principaux constructeurs (dits détenteurs de licence) que sont Siemens, Alstom, General Electric (GE), et Mitsubishi, qui peuvent s'associer à d'autres partenaires comme dans le cas d'Alstom-Orascom. Les soumissionnaires ayant déjà finalisé les projets de contrats correspondant à ces centrales sont dispensés de la remise de nouvelles offres, une simple confirmation de leurs engagements étant requis. A l'issue du premier appel d'offres, lancé en juillet 2006, Sonelgaz s'était retrouvée, le 8 août dernier, avec une seule offre commerciale émanant du groupement Alstom-Orascom. Pourtant, un second groupement constitué de l'américain GE et de l'espagnol Cobra avait déposé une offre technique. Mais ce consortium s'est retiré de la course à la dernière minute, Sonelgaz lui ayant refusé tout délai supplémentaire, laissant Alstom-Orascom se présenter avec une offre financière trop élevée. L'équivalent du coût de quatre centrales électriques, selon les estimations des spécialistes. Sonelgaz explique son refus d'accorder un délai à GE, en premier lieu par le fait que General Electric a invoqué la nécessité d'obtenir un délai d'au moins trois mois pour trouver un autre partenaire (Cobra s'étant retiré) sans pour autant fournir la garantie qu'il respecterait ce délai et trouverait ce nouveau partenaire. En second lieu, ajoute-t-on auprès de l'entreprise, les délais de réalisation annoncés par GE sont supérieurs de 9,5 mois comparés à ceux d'Alstom, et différer encore l'offre serait "aggraver la situation" dans un contexte international où la construction de centrales électriques coûte de plus en plus cher et les délais d'acquisition sont de plus en plus longs. En déclarant infructueuse l'offre de l'unique groupement en lice (Alstom-Orascom), la compagnie algérienne semble avoir considéré, en toute logique, qu'avec de nouvelles offres, elle pourrait gagner en coûts et en délais, les deux centrales devant être mises en service vers la fin 2011. Ce consortium avait proposé un coût global d'environ 3,8 milliards de dollars et un délai de 55 mois pour Koudiet Eddraouch et de 45 mois pour Terga. Le coût du kW installé proposé s'élèverait ainsi à 1.757 dollars et 1.625 dollars, respectivement. Enfin, interrogé sur les chances d'accorder le marché des deux centrales pour qu'elles soient au rendez-vous de 2011, M. Bouterfa s'est dit simplement "confiant et optimiste" à ce sujet.