La Banque centrale d'Australie a abaissé, avant-hier, ses prévisions de croissance pour le pays, estimant que les investissements dans le secteur minier, moteur de l'économie, ralentissaient plus vite que prévu et qu'un rebond prochain de la Chine était peu probable. La Banque de réserve d'Australie (RBA) table désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 2,25% en 2013, contre 2,5% jusqu'à présent. Pour l'année budgétaire close le 30 juin 2014, l'institution s'attend à présent à 2,5% de croissance, alors qu'elle prévoyait jusqu'à 3% en mai dernier. "Ces perspectives légèrement plus faibles qu'il y a quelques mois reflètent, entre autres, la constatation que la croissance en Chine ne devrait pas rebondir de beaucoup, si elle rebondit, au cours des prochains trimestres", a indiqué la RBA dans son rapport trimestriel. Les estimations des investissements miniers ont été révisées à la baisse car les études de la Banque dans ce domaine montrent "un déclin significatif" dans les dépenses et les importations d'équipements, sur fond de détente des prix des matières premières, notamment le charbon, a-t-elle ajouté. "Nous nous attendons donc à ce que les investissements dans le secteur minier déclinent quelque peu au cours de l'année prochaine, avant que la baisse s'accentue encore de manière plus notable", a précisé la RBA. La Banque centrale a réduit cette semaine son taux d'intérêt principal à son niveau le plus faible (2,50%) depuis 1959, date de création de l'institution, évoquant la fin du boom minier et la montée du chômage pour expliquer sa décision. Le taux des sans-emplois s'est affiché en juin et juillet à 5,7%, soit le niveau le plus élevé en près de quatre ans, et proche du plus haut atteint lors de la crise financière de 2008/09. Et le taux de chômage "pourrait ne pas refléter entièrement la détérioration des conditions sur le marché du travail", a averti vendredi la Banque centrale. La semaine dernière, le gouvernement a revu à la baisse sa prévision de croissance pour l'année budgétaire de juillet 2013 à juin 2014, à 2,5% (contre 2,75% prévu encore en mai), puis 3% en 2014/15, évoquant là encore une baisse des cours des matières premières et le repli de la demande chinoise. L'Australie bénéficie depuis plusieurs années de la forte demande des pays émergents en matières premières qui lui a permis d'être le seul grand pays occidental à échapper à la récession en 2008. Son économie est en expansion depuis 21 années consécutives. Mais elle connaît un fort ralentissement provoqué par le fléchissement des cours des matières premières, corrélé à l'atonie de la conjoncture internationale et au tassement de la croissance en Chine. Les indices économiques sont scrutés avec une attention particulière actuellement en Australie, un mois avant les élections générales prévues le 7 septembre. L'opposition conservatrice fait figure de favorite après deux mandats consécutifs des travaillistes.