Le premier ministre portugais Pedro Passos Coelho a estimé que la crise n'était pas terminée malgré les bons résultats obtenus par l'économie portugaise au deuxième trimestre, qui a renoué avec la croissance après plus de deux années de récession. "Personne ne peut tenir pour acquis que la crise est terminée", a déclaré M. Passos Coelho lors d'un discours devant des militants à Quarteira, dans le sud du pays. "Des risques importants demeurent" notamment sur le plan externe liés à l'évolution de la politique européenne, a-t-il dit. "Mais malgré les grandes difficultés que nous avons traversé, nous avons gardé le bon cap", a-t-il assuré soulignant les résultats macroéconomiques encourageants dévoilés cette semaine. L'Institut national des statistiques a révélé que le Portugal avait enregistré une croissance de 1,1% au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents, grâce essentiellement à une hausse des exportations. Dans le même temps, le chômage a reculé sur cette même période, passant de 17,7% à 16,4%. Cette embellie économique reste cependant fragile. Sur l'ensemble de l'année, l'économie devrait se contracter de 2,3% et le chômage dépasser le taux record de 18%, selon les prévisions officielles. Le pays a plongé dans la récession, accompagné d'une forte hausse de chômage, en 2011 après avoir lancé un rigoureux programme d'austérité, sous la tutelle de la "troïka" (UE-MI-BCE) représentants les créanciers internationaux du pays, en échange d'un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros. Le gouvernement doit soumettre prochainement à la "troïka" une ambitieuse réforme de l'Etat afin de réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d'euros, qui prévoit notamment la suppression de quelque 30 000 postes sur un total d'environ 700 000. Le président a saisi cette semaine la Cour constitutionnelle pour vérifier la légalité d'un projet de loi du gouvernement pouvant entraîner des licenciements de fonctionnaires si au terme d'un processus de "requalification" ils n'avaient pas reçu d'affectation. M. Passos Coelho a prévenu que si ces mesures étaient rejetées "il y avait un risque de retour en arrière" dans les progrès obtenus, faisant notamment référence à une décision précédente de la Cour constitutionnelle. En avril dernier, celle-ci avait rejeté plusieurs mesures d'austérité du budget d'Etat pour 2013, en particulier la suppression des 14e mois de salaires versés aux fonctionnaires et aux retraités. "Il n'a pas été facile de surmonter cette décision. Nous avons été contraints d'augmenter les impôts ce que nous n'avions pas prévu", a-t-il affirmé.