Les prix alimentaires mondiaux ont poursuivi leur recul en août pour le 4e mois consécutif, en raison notamment d'une baisse continue des prix internationaux des céréales et des huiles, selon l'indice mensuel de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) rendu public en fin de semaine écoulée. L'indice des prix de la FAO, calculé sur un panier moyen de denrées de base, a baissé en août de 1,9% par rapport à juillet, pour s'établir à 201,8 points. Le prix des denrées alimentaires profite du fléchissement de 7,2% de l'indice des prix des céréales en août par rapport au moins précédent (227,7 points), et de 19% sur un an. "Cette forte baisse, qui fait suite à un recul déjà important en juillet, tient aux anticipations de forte croissance de la production mondiale de céréales et, surtout, à une reprise importante de l'offre de maïs", a expliqué la FAO. L'indice des huiles affiche également une baisse pour le 3e mois consécutif de 3,3% à 185,5 points. "Ce fléchissement de l'indice continue d'être imputable à l'huile de palme, dont les stocks abondants en Asie du Sud-Est ont maintenu les prix sous pression", a précisé la FAO. Les valeurs pour l'huile de soja ont été mises sous pression par l'abondance des disponibilités exportables en Argentine et des bonnes perspectives de récolte pour 2013/14. Malgré leur raffermissement en raison de la révision à la baisse des prévisions de récolte de soja aux Etats-Unis, les perspectives d'accroissement de l'offre totale en 2013/14 indiquent une baisse générale des cours des huiles végétales. En revanche, le prix des produits laitiers sont en augmentation de 1,2% au mois d'août par rapport à juillet et de 37% par rapport à août 2012. Cette augmentation générale des produits laitiers, à l'exception du beurre, s'explique par des disponibilités exportables limitées dans les grands pays exportateurs, selon la FAO. L'indice des prix du sucre a connu un léger rebond (1,1%) en août, après trois mois consécutifs de recul. Un raffermissement imputable essentiellement au Brésil, premier producteur et exportateur mondial de sucre, qui "utilise davantage de canne à sucre pour produire de l'éthanol, aux dépens du sucre". L'indice des prix de la viande a progressé de 1,3% à 175 points, essentiellement en raison de la bonne tenue des cours du porc. Les prix de la volaille ont continué à fléchir (1,3%) du fait d'une baisse du coût des aliments pour animaux.
11 millions de personnes menacées par la faim au Sahel La situation de la sécurité alimentaire "reste précaire" au Sahel, où quelque 11 millions d'habitants sont encore victimes d'une "grave insécurité alimentaire", indique l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). "Les familles pauvres ont épuisé leurs stocks de nourriture et sont confrontées à des prix alimentaires élevés dans l'attente de la prochaine récolte", souligne un communiqué de l'Organisation onusienne, qui appelle la communauté internationale à "multiplier les fonds en faveur des petits agriculteurs et éleveurs les plus vulnérables de la région". Malgré l'appel de 113,1 millions de dollars déjà lancé cette année pour venir en aide à près de 6 millions de personnes vulnérables au Sahel, seuls 19,4 millions ont été reçus, soit 17 % du total. Selon le chef par intérim du Bureau régional de la FAO pour l'Afrique et du Bureau sous- régional pour l'Afrique de l'Ouest, Lamourdia Thiombiano, les crises alimentaires à répétition qui ont frappé le Sahel en 2005, 2008 et 2012 "ont affaibli la capacité des populations pauvres de préserver ou de restaurer leurs moyens de subsistance". Et d'ajouter que les besoins du Sahel "sont colossaux" et "il faut un engagement renouvelé de la communauté des donateurs pour soutenir l'agriculture et la production animale", selon le communiqué publié par la FAO sur son site web. L'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans "demeure alarmant", avec une prévalence élevée de malnutrition aiguë et une augmentation des admissions dans les centres de récupération nutritionnelle proches des niveaux de 2012, en particulier au Mali, au Niger, au Nigeria et au Tchad, selon la même source, qui précise que plus de 1,4 million d'enfants "sont à risque de malnutrition avancée en 2013".