Les promoteurs immobiliers privés de la CGP-BTPH comptent tirer profit de la prochaine tripartite du 10 octobre pour exprimer au Premier ministre les difficultés importantes, selon eux, auxquelles ils sont confrontés dans le cadre de la loi 04-11 relative à l'organisation de l'activité de promotion immobilière. En effet, le président de la Confédération générale du patronat du BTPH, Abdelmadjid Dennouni, a indiqué, hier à Alger, que la loi sur la promotion immobilière, la concurrence ainsi que le code des marchés publics seront parmi les dossiers soulevés lors de la prochaine tripartite. "Tout le monde se plaint de la loi de 2011 sur la promotion immobilière" car "elle est lourde, complexe et difficile à appliquer sur le terrain", a dit M. Dennouni à la Radio nationale. Il a ajouté que cette loi bloque le secteur du bâtiment en constatant que 90.000 logements ont été construits par le secteur privé entre 2005 et 2009, mais depuis 2009, seulement 12.000 unités ont été réalisées. Selon M. Dennouni, les promoteurs sont bloqués et "fuient le secteur" d'où son appel pour "régler le problème en revenant à l'ancien texte de 1990 gérant le secteur". Il souligne que la loi exclut les entrepreneurs privés de la réalisation de logements notamment à cause des procédures administratives et des cahiers des charges. M. Dennouni souligne que les entrepreneurs du secteur du bâtiment employant 820.000 salariés ont d'autres propositions à soumettre lors de la tripartite dont celles liées à l'instauration de la concurrence loyale avec les sociétés étrangères. Le président de la Confédération lance aussi un appel en faveur de la révision du code des marchés publics, estimant que l'appel d'offres international doit être réservé à des cas exceptionnels. Les secteurs des travaux publics et de l'hydraulique ont été saisis pour poser le problème des cahiers des charges excluant certaines entreprises de la réalisation même de petits projets alors que le marché est accaparé par les grandes entreprises qui le sous-traitent parfois, souligne M. Dennouni. Ce responsable demande aussi aux cimenteries de réserver l'offre locale aux entreprises nationales. Ainsi, le 10 octobre prochain, la section " bâtiment et travaux publics " défendra lors de la tripartite l'idée d'une meilleure facilité d'accès aux crédits bancaires et une levée de l'imposition pour une " durée déterminée " pour les opérateurs en situation de difficulté financière. Ils vont demander des permis de construire de grands immeubles, chose rare actuellement, pour pallier la rareté du patrimoine foncier, notamment dans les grandes agglomérations, où la demande immobilière est la plus forte. Ils souhaitent également la réouverture des centres régionaux des contrôles techniques des constructions ayant épargné du temps aux promoteurs immobiliers. Pour rappel, ils sont 6 000 promoteurs immobiliers qui activent au niveau national.