Les autorités iraniennes ne comptent pas envoyer à l'étranger les stocks d'uranium enrichi du pays, a déclaré, hier, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. "Nous mènerons des négociations sur les volumes, le niveau et les méthodes d'enrichissement (de l'uranium), mais l'Iran considère comme une ligne rouge l'expédition des matériaux à l'étranger", a indiqué M. Araghchi cité par les agences internationales. Cette semaine, le président du Parlement iranien Ali Laridjani a annoncé que les stocks d'uranium iranien enrichi à 20% dépassaient les besoins de l'Iran et pouvaient donc faire l'objet de négociations avec les six médiateurs internationaux sur le dossier nucléaire de Téhéran. Selon le rapport de l'AIEA publié fin août dernier, l'Iran possède aujourd'hui 372,5 kg d'uranium enrichi à 20% contre 324 kg signalés en mai dernier. Le rapport souligne notamment que malgré l'augmentation de ses capacités d'enrichissement, Téhéran n'a pas encore franchi la "ligne rouge" établie par Israël. Le nouveau round de négociations entre l'Iran et les Six (Russie, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne) aura lieu les 15 et 16 octobre à Genève. Depuis 2003, les médiateurs internationaux œuvrent conjointement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour amener Téhéran à suspendre ses travaux d'enrichissement d'uranium susceptibles de mettre en danger le régime de non-prolifération nucléaire. L'Iran reconnaît enrichir de l'uranium à 20%, mais affirme que ses activités nucléaires ont pour seul objectif de satisfaire les besoins du pays en électricité et radionucléides.
Le chef de la délégation US décolle pour Genève La sous-secrétaire d'Etat Wendy Sherman a décollé, hier, pour Genève, où elle conduira la délégation américaine aux négociations de mardi et mercredi entre l'Iran et les six médiateurs internationaux (membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus Allemagne), a annoncé samedi le département d'Etat US. Outre la sous-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman, de fait numéro trois du département d'Etat, la délégation américaine comprend Adam Szubin, directeur du bureau du département du Trésor chargé du contrôle des avoirs étrangers (OFAC), l'un des experts les plus chevronnés de l'administration américaine en matière de sanctions, signe que Washington songe éventuellement à assouplir les sanctions visant Téhéran. Les négociations de Genève se tiendront sur fond de détente entre les Etats-Unis et l'Iran. Le président américain Barack Obama a annoncé fin septembre s'être entretenu par téléphone à New York avec son homologue iranien Hassan Rohani au sujet du programme nucléaire iranien. Selon les médias, le coup de téléphone d'Obama a été une "surprise totale" pour Rohani, Téhéran et Washington n'ayant plus de relations diplomatiques depuis 1980. Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de cacher un volet militaire sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément formellement.