L'Iran est prêt à discuter d'une limitation du niveau d'enrichissement d'uranium mais ne suspendra jamais totalement cette activité, au centre des inquiétudes occidentales, a déclaré un responsable iranien cité hier par l'agence Isna. «Nous insistons depuis 10 ans (sur le fait) qu'il n'est pas question d'accepter une suspension totale de l'enrichissement d'uranium», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi. M.Araghchi, qui joue un rôle central dans l'équipe des négociateurs nucléaires, a précisé toutefois que le «cadre, le niveau, la forme et le lieu» de l'enrichissement peuvent être abordés lors des prochaines négociations «à condition que cela ne mette pas en cause l'enrichissement et le droit de l'Iran» à cette activité. Il faisait référence aux discussions entre les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran prévues le 15 octobre à Genève. Les chefs des diplomaties du groupe 5+1 et leur homologue iranien se sont rencontrés jeudi à New York pour définir le cadre des négociations qui reprendront à Genève, après six mois d'interruption. Les pays occidentaux et Israël accusent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que l'Iran dément. Alors que l'Iran affirme enrichir de l'uranium jusqu'à 5 et 20% pour selon lui la production d'électricité et le secteur médical, les Occidentaux s'inquiètent de la forte augmentation récente de la capacité d'enrichissement. Avec un équipement plus performant, ils craignent que l'Iran ne puisse plus facilement produire de l'uranium enrichi à un niveau de pureté nécessaire pour fabriquer l'arme nucléaire (90%). Une offre occidentale, présentée en février, prévoyait une suspension de l'enrichissement d'uranium à 20% en échange d'un allègement de certaines sanctions économiques imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne. «Les négociations doivent aboutir à la levée des sanctions, la reconnaissance du droit de l'enrichissement d'uranium et le retrait du dossier nucléaire du Conseil de sécurité de l'ONU», a jugé M. Araghchi, ajoutant que l'Iran était prêt «à lever les inquiétudes» internationales sur son programme nucléaire. Selon lui, le dossier nucléaire et la levée des sanctions étaient «au centre» de l'entretien téléphonique historique vendredi entre les présidents Hassan Rohani et Barack Obama.