L'Algérie vit grâce à sa manne pétrolière et gazière. Les hydrocarbures représentent un pilier économique majeur. Sur l'échiquier énergétique mondial, l'Algérie a son mot à dire. La ressource pétrolière et gazière est dans une phase délicate en Algérie. D'où la nécessité d'anticiper une éventuelle fin de l'âge d'or des énergies fossiles, avec les chamboulements qui vont avec. Les craintes de voir cette ressource si vitale au pays s'épuiser rapidement se sont incrustées dans les débats. Du côté des voix officielles, l'on veut éteindre l'incendie. Les données sont en perpétuelles mutations et ne permettent pas encore de statuer formellement sur le déclin du secteur pétrolier algérien. Surtout que les découvertes de richesses en hydrocarbures se succèdent. Ainsi, le conseiller auprès du ministre de l'Energie et des Mines, Ali Hached, a affirmé, jeudi passé, que l'Algérie aura encore des réserves importantes de pétrole pour les cinquante prochaines années, en affirmant que le pic pétrolier est "un mythe qui n'existe pas". Pour l'Algérie "le pic pétrolier n'existe pas, il existera dans les 50 prochaines années", a déclaré M. Hached au cours de la convention nationale sur l'énergie, une rencontre organisée par le Front des forces socialistes (FFS) sur les perspectives du développement du secteur énergétique algérien. M. Hached, qui intervenait au cours du débat lors de cette rencontre, a tenu à démentir le déclin des gisements algériens en affirmant que les réserves de l'Algérie sont largement suffisantes pour couvrir ses besoins à long terme. "Nous avons un domaine minier très diversifié. Il faut l'exploiter et disposer des technologies adéquates", a-t-il dit. En dépit de la disponibilité des réserves, l'Algérie a opté pour un plan de diversification de ses sources d'énergie, qui réduit la part du gaz naturel à 50% dans le mix énergétique qu'elle envisage de créer à l'horizon 2030-2040, a-t-il enchaîné. Les énergies renouvelables représenteront 25% dans ce mix, le charbon 20% et le nucléaire 8% avec la mise en service de 1 000 MW chacune à l'horizon 2025. Abdelhamid Zerguine, P-DG de Sonatrach a, dans son intervention, conforté par des chiffres les propos tenus par M. Hached en indiquant que les découvertes réalisées durant les deux dernières années ont permis de reconstituer les réserves des hydrocarbures du pays. "Depuis sa création, Sonatrach a réalisé 404 découvertes mais les découvertes des deux dernières années sont si importantes qu'elles permettent d'augmenter nos réserves", a-t-il souligné. Pour la période 2013-2014, Sonatrach prévoit de poursuivre son effort d'exploration en programmant le forage de 243 puits onshore et un premier puits offshore en fin 2014, annonce par ailleurs le P-DG de Sonatrach. Les travaux de cette rencontre initiée par le FFS en vue d'ouvrir un débat public sur l'avenir de l'énergie se poursuivront vendredi avec des sessions focalisées sur le bilan de l'industrie pétrolière algérienne depuis l'indépendance et le thème des énergies renouvelables. En janvier dernier, le FFS avait boycotté le débat sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures à l'Assemblée populaire nationale (APN), estimant alors que le texte proposé par le département de M. Yousfi méritait un débat public car engageant l'avenir du pays. Ces polémiques qui font rage ont pourtant le mérite de susciter le débat dans la société algérienne concernant l'avenir énergétique du pays. Que cela soit du côté officiel ou de celui de la société civile, l'urgence réside dans la gestion, et surtout la préparation de l'après-pétrole. Par ailleurs, la question qui mérite d'être posée est quelle est la raison qui pousse les responsables à multiplier les assurances quant à l'avenir des hydrocarbures ? En effet, ces derniers ne cessent de soutenir que le pétrole en Algérie a de beaux jours devant lui.