Un homme armé d'un fusil à pompe a grièvement blessé hier matin un assistant photographe dans le hall du quotidien " Libération " à Paris avant de prendre la fuite, entraînant un renforcement de la sécurité devant les grands médias parisiens. L'homme a fait irruption vers 10h15 (09H15 GMT) au siège du quotidien, dans le 3e Arrondissement de Paris, et a ouvert le feu à deux reprises, atteignant la victime au thorax et à l'abdomen, a-t-on appris auprès du journal et de source policière. Transporté à l'hôpital, son pronostic vital est engagé. La victime a été atteinte au thorax et à l'abdomen et son pronostic vital est engagé, a précisé une source policière. Le blessé est un assistant-photographe, extérieur au journal, venu pour des prises de vues, a rapporté un journaliste. Selon le directeur de la rédaction, Fabrice Rousselot, interrogé par BFMTV, l'homme a tiré deux coups de feu sans rien dire. "Ce qui est clair, c'est qu'il y a une grande indignation, une grande émotion", a-t-il ajouté. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'affaire et un périmètre de sécurité a été dressé autour du siège de "Libération" dans le 3e Arrondissement. Le préfet de police de Paris Bernard Boucault était quant à lui sur place.
Des policiers déployés devant les grands médias parisiens Peu après l'agression, des policiers ont été déployés devant les sièges des grands médias parisiens, où la sécurité a été renforcée, a-t-on appris de source policière. Vendredi dernier, un homme armé avait déjà pénétré au siège parisien de la chaîne d'information BFMTV sans faire de victimes. Un périmètre de sécurité a été dressé autour du siège de " Libération ", dont l'accès a été bouclé. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'affaire. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est rendu sur place où devrait le rejoindre la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti. Je suis arrivée et j'ai vu un homme au sol avec du sang partout qui se tenait le ventre. J'ai croisé mes deux collègues de l'accueil qui étaient blêmes et qui m'ont dit : " On vient de se faire tirer dessus, on s'est cachés derrière l'accueil ", a raconté Anastasia Vécrin, une collaboratrice du journal. Le collaborateur blessé était l'assistant d'un photographe de Next, un supplément de " Libération ", a précisé le directeur de la rédaction Fabrice Rousselot dans un message aux employés du journal. " Pour l'instant, nous ne disposons pas d'autres informations, mais l'accueil est scellé pour les deux prochaines heures. Nous sommes tous sous le choc et nous vous tiendrons au courant évidemment de la situation et de la santé du photographe touché ", souligne-t-il. Vendredi matin, un homme armé avait déjà fait irruption dans le hall de la chaîne d'information BFMTV à Paris, menaçant l'un de ses rédacteurs en chef en lui lançant, après avoir éjecté deux cartouches de son fusil à pompe: La prochaine fois je ne vous raterai pas, selon une source proche de l'enquête. Nous allons évidemment tenter de voir s'il y a un lien entre les deux affaires, a indiqué cette source. On est les témoins horrifiés d'un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c'est très grave, quel que soit l'état mental de cette personne, a déclaré le directeur de publication du journal Nicolas Demorand . " Si les journaux et les médias doivent devenir des bunkers, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans notre société ", a-t-il ajouté.