Le cours du pétrole coté à New York a légèrement reculé avant-hier, les investisseurs se plaçant sur la réserve avant une réunion importante de la Réserve fédérale américaine (Fed) et un rapport sur les stocks de brut américains. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier a cédé 26 cents pour s'établir à 97,22 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a terminé à 108,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 97 cents par rapport à la clôture de la veille. Les acteurs du marché ont procédé à quelques prises de bénéfices après la progression des cours la veille, selon John Kilduff d'Again Capital. Ils sont surtout dans l'expectative avant la fin de la réunion du Comité de politique monétaire de la banque centrale (FOMC) et la publication du rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis mercredi. Selon la moyenne des prévisions des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire, les stocks de brut auraient reculé de 2,7 millions de barils la semaine dernière. Cette baisse serait beaucoup plus modérée que la semaine précédente, quand les réserves d'or noir avaient diminué de 10,6 millions de barils, remarquait Tim Evans de Citi. Les stocks d'essence auraient, eux, progressé de 1,8 million de barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 600 000 barils. L'autre facteur d'incertitude incitant les investisseurs à la prudence est la conclusion de la réunion de deux jours du FOMC. Ses responsables doivent décider de l'avenir de son programme de rachats d'actifs de 85 milliards de dollars par mois, qui a pour but de soutenir la reprise économique aux Etats-Unis. Les injections de la Fed ont tendance à diluer la valeur du dollar et incitent les investissements dans les actifs risqués, deux conséquences de nature à soutenir le cours du pétrole. La Fed a déjà signalé son intention de ralentir ce programme dès que l'économie américaine lui semblerait assez solide. De récents indicateurs économiques positifs sur la première économie mondiale ont donc alimenté les spéculations sur une réduction des rachats d'actifs dès cette dernière réunion de 2013. Toutefois les chiffres sur l'inflation américaine publiés avant-hier donnent à la Fed un peu plus de marge de manœuvre pour retarder le début du ralentissement de son aide à l'économie, remarquait Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. Les prix à la consommation aux Etats-Unis sont en effet restés stables en novembre, s'établissant à 1,2% sur un an alors que la banque centrale vise un objectif de 2% annuel pour l'inflation. Pour John Kilduff, le marché reste par ailleurs attentif à la mise en route de nouveaux oléoducs aux Etats-Unis, qui devraient permettre de faire baisser plus rapidement les réserves de brut dans le pays et ainsi d'alléger la pression sur les prix. La partie de l'oléoduc Keystone de TransCanada reliant Cushing (Oklahoma), où est stocké le brut servant de référence au WTI, aux raffineries du golfe du Mexique fait ainsi l'objet depuis peu de tests avant sa mise en route officielle en janvier. La compagnie Royal Dutch Shell a de son côté commencé à inverser le flot sur un oléoduc reliant Houston, au Texas, vers les raffineries de la Louisiane. En Asie, les cours du pétrole se repliaient dans les échanges matinaux, les opérateurs tablant sur une réduction du programme de soutien monétaire à l'économie américaine, décidée lors de la réunion de la Réserve fédérale américaine de cette semaine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier cédait 11 cents à 97,37 dollars tandis que le Brent pour livraison en février, contrat dont c'est le premier jour, reculait de 20 cents à 109,21 dollars, en milieu de matinée. "Les prix du brut subissent une pression à la baisse car l'approche de la réunion (du comité de politique monétaire de la Fed) rend les investisseurs prudents", a indiqué Tan Chee Tat, analyste chez Phillip Futures, à Singapour.