Sur les écrans français, deux films qui reviennent sur une page de l'Histoire peu glorieuse de la France sur la guerre d'Algérie seront à l'affiche cette semaine. Il s'agit de Un secret de Claude Miller, qui dépeint l'Occupation, et « L'ennemi intime » de Florent-Emilio Siri, qui replonge dans les blessures ouvertes par la guerre d'Algérie. « L'ennemi intime de Florent-Emilio Siri (France, 1h48) est un film adapté d'une histoire vraie, celle relaté auparavant dans un documentaire homonyme de Patrick Rotman le co-scénariste de ce long métrage. Rotman avait, en fait, dans un documentaire de trois épisodes raconté à partir du vécu de soldats français, quelques moments forts de la guerre d'Algérie dépeignant au passage ces mêmes soldats à la fois comme bourreaux et victimes. Le film est interprété avec brio par Benoît Magimel, Albert Dupontel, Aurélien Recoing. En voici le résumé : En 1959, au beau milieu d'une guerre d'Algérie qui ne dit pas son nom, le lieutenant Terrien, dessinateur industriel dans le civil, rejoint les forces françaises qui mènent des opérations militaires en Kabylie. Humaniste et sensible, il s'oppose bientôt, au sein de la section dont il a pris le commandement, au sergent Dougnac, un « dur » qui conserve quelques bribes d'honneur militaire dans un océan de barbarie. La guerre d'Algérie est montrée dans ce film comme un véritable spectacle digne de films d'action au ton didactique. Admirateur des films américains sur la guerre du Vietnam tels que Platoon d'Oliver Stone ou Apocalypse now de Francis Ford Coppola, Florent-Emilio Siri a voulu donner à L'ennemi intime un souffle épique. Mais le registre du film de guerre à grand spectacle écrase l'autre objectif du réalisateur: faire vivre intimement la guerre au spectateur. Très documenté grâce aux recherches menées par Patrick Rotman, le film peine à intégrer cette riche matière et pèche en multipliant les scènes édifiantes et les dialogues quasi prophétiques. Tourné au Maroc en juin et juillet 2006, le film sort aujourd'hui sur les écrans français. S'agissant du film Un secret de Claude Miller (France, 1h40), ce film est le récit d'un petit garçon qui s'invente une «frère fantôme» afin de partager ses jeux et combler sa solitude. Interprété entre autres par Cécile de France, Patrick Bruel, Ludivine Sagnier, ce film est également inspiré d'une histoire vraie. Le tournage de ce long métrage a d'ailleurs retourné Patrick Bruel, le juif pied-noir qui a été abandonné par son père à l'age de 03 ans. Les événements se déroulent en été 1955, soit en plein guerre d'Algérie. Ce petit enfant chétif et craintif qui s'appelle, François va raconter trente ans plus tard, devenu adulte, la vie de ses parents, dans un récit qui se promène entre passé et présent. Déçu par son fils qui ne lui ressemble guère, et en qui il ne se reconnaît pas, Maxime est un sportif de haut niveau et un juif laïc qui refuse de revendiquer sa judaïté, quitte à se faire accuser d'antisémitisme. Ancienne championne de natation, Tania est quant à elle une mère fusionnelle et protectrice envers son fils fragile. Cette histoire d'un lourd secret familial et d'une passion amoureuse tragique sur fond d'Occupation est l'adaptation réussie du roman autobiographique du psychanalyste Philippe Grimbert.