L'idée n'est pas loin du mythique, Apocalypse Now de Francis Ford Copolla. Sauf que là, le réalisateur montrait l'absurdité de la guerre du Vietnam, alors que Florent Emilio Siri celle de la guerre d'Algérie. L'ennemi Intime, le film projeté, mercredi dernier, en avant-première à la salle Ibn Zeïdoun de Riadh El Feth, ne nous a pas appris plus que ce que l'on connaît déjà à propos de cette guerre que la France a reconnue il y a seulement huit ans! “Ce qui m'a intéressé c'est de parler des hommes et de nous mêmes ” a soutenu le réalisateur présent à l'avant, première de ce film que distribue actuellement la boite, MDciné. Tout en reconnaissant que la réalisation de ce film fut, pour lui, un parcours long et difficile, Florent Emilio Siri, souligne que sa génération n'a pas “ beaucoup de référent par rapport à cette guerre. “ Je n'aime ni les tabous ni les hypocrisies. Ce sont des films qu'il faut absolument faire car nous avons besoin de cette logique ” avoue-t-il encore en signalant le manque flagrant d'œuvres se rapportant à cette guerre, hormis la parenthèse de Mon colonel et de La trahison. Quand on a vu le documentaire éponyme de Patrick Rotman, qui a, d'ailleurs, inspiré le film de Siri, il devient difficile d'apprécier la fiction. Sur le plan technique, cette fiction qui est proche du cow-boy, de par le jeu, les décors et costumes, est impeccable. Sur le plan du regard artistique que porte le réalisateur sur cette guerre, rien de neuf. L'ennemi intime demeure quelque part inspiré de Apocalyps Now et cela s'en ressent à travers deux personnages très proches : le capitaine Willard, et le lieutenant Terrien (Benoit Magimel), un être hyper humain qui découvre les atrocités de la guerre dans les montagnes de Kabylie. Le capitaine Willard avait, de son côté, découvert sa propre personne dans les villages enflammés du Vietnam. L'un comme l'autre ne sont que le prétexte pour dire combien l'homme alterne entre le bien et le mal, dans certaines situations extrêmes, mais le propos fondateur des deux œuvres (Apocalypse Now et L'ennemi intime), est l'absolue absurdité de la guerre. “La France n'avait rien à faire en Algérie ” a répondu Florent Emilio Siri, à un spectateur qui a jugé le film “ Dangereux ”. L'appréciation du spectateur a été huée par la salle qui a visiblement jugé l'œuvre relativement objective, même si des zones d'ombre n'ont pas été explorées. Ce qui reste choquant, c'est le chiffre qu'a présenté le réalisateur dans le générique où il est inscrit que cette guerre a fait entre 300.000 et 600.000 morts. “Je sais qu'il y aurait polémique autour de ces chiffres que j'ai trouvé dans nos archives ” a commenté le réalisateur. Le responsable MDciné ne sait pas pour l'instant quand est-ce que ce film sorti en octobre dernier en France, sera sur nos écrans ? En attendant voici le résumé d'une œuvre contre une guerre : “Algérie, 1959. Les opérations militaires s'intensifient. Dans les hautes montagnes kabyles, Terrien (), un lieutenant idéaliste, prend le commandement d'une section de l'armée française. Il y rencontre le sergent Dougnac (), un militaire désabusé. Leurs différences et la dure réalité du terrain vont vite mettre à l'épreuve les deux hommes. Perdus dans une guerre qui ne dit pas son nom, ils vont découvrir qu'ils n'ont comme pire ennemi qu'eux-mêmes.”